Après l’article d’Olivier Pons, nous estimons judicieux de publier ce texte sur le concept de défense de la France, opinion personnelle d'Alain Faure-Dufourmantelle. On y retrouve des éléments qu’il a déjà évoqués dans des articles précédents, en particulier la nécessité d’une défense essentiellement nationale. Bien évidemment, certaines de ses idées ne rencontreront pas l’adhésion de tous, mais le débat est intéressant.
Pour un concept de défense rénové
Quatre années se sont écoulées depuis que l’évolution politique du monde, celle de l’Europe en particulier, a décidé le gouvernement français à publier en 1994 un Livre blanc sur la Défense remplaçant celui dont l’édition remontait à 1972. Deux années auront suffi pour que les bases du nouveau Livre blanc soient bouleversées, le Conseil de défense du 22 février 1996 ayant décidé la suspension du service militaire obligatoire ainsi que diverses mesures de la plus haute importance (fermeture du centre d’essais du Pacifique, abandon de la composante terrestre de la FNS et du missile Hadès notamment).
Le budget de la défense supportait ensuite la masse des restrictions imposées par le respect des critères du traité de Maastricht, la loi de programmation qui couvrait la période 1997-2002 étant ainsi rendue caduque de facto peu après avoir été votée. L’expression ironique de « variable d’ajustement budgétaire » qualifia alors un budget dont l’exécution ne répondait pas à la rigueur attendue dans l’industrie pour l’exécution des programmes de matériel.
Actuellement, c’est sur des déclarations du Premier ministre et du ministre de la Défense, confirmées par le Conseil de défense du 25 mars 1998, que reposent les perspectives laissées aux armées, leurs prévisions d’équipement ayant été réduites d’une vingtaine de milliards s’ajoutant à la quinzaine déjà supprimée. En contrepartie, on a assuré que le montant des crédits d’équipement serait stabilisé à 85 milliards par an pendant quatre ans.
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