Le jour J de l’euro, E day pour Euro day chez les Anglo-Saxons, fixé par le traité de Maastricht et confirmé depuis au 1^er janvier 1999 par des conseils successifs des chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne, n’est plus éloigné que de quelques mois. Aussi est-ce le moment de faire le point, et d’analyser l’état actuel de la préparation des différents acteurs. Ceux-ci — il convient de le rappeler — sont multiples, puisque le 1^er janvier prochain l’euro sera la monnaie unique et commune à onze États membres de l’Union, et qu’elle concernera quelque 300 millions de personnes, des centaines de milliers d’entreprises sises pour certaines hors de ces États, et l’ensemble des administrations, des services publics et des collectivités de tous ces États.

Cependant, il convient de le rappeler également, cette opération, sans aucun précédent et unique en son genre dans la mesure où une forme de fédéralisme monétaire — le Système européen des Banques centrales — précède toute union politique, se déroulera en deux phases bien distinctes. Bien qu’il se substitue dès le 1^er janvier prochain à onze monnaies nationales qui disparaîtront en tant que telles pour ne plus devenir, pendant une période transitoire de 1999 à 2002, que de simples « unités monétaires » en tant que subdivisions non décimales de l’euro, celui-ci ne fonctionnera, pendant cette même période, que sous forme scripturale (chèques, virements, cartes bancaires…). Il faudra en effet attendre le 1^er janvier 2002 pour le voir apparaître concrètement, sous la double forme de billets et de pièces qui seront alors les seuls à avoir cours légal, du fait du retrait simultané de l’ensemble des billets et des pièces en francs, comme de toutes les autres unités monétaires nationales des États concernés (deutsche Mark, lire, peseta, escudo…).

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