En juin dernier, M. Patrick Dombrowsky nous avait présenté ce « nouvel espace stratégique » qu’est l’Asie médiane. En complément à l’ensemble de ces informations, voici une étude très objective sur le rôle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans les républiques ex-soviétiques d’Asie. L'auteur nous détaille les conséquences de l'ouverture de l'OSCe à l'Asie centrale ainsi que la stratégie eurasiatique de l'OSCE.
Le rôle de l'OSCE en Asie centrale ex-soviétique
Depuis la fin de la guerre froide, l’OSCE opère au sein d’un espace géopolitique plus vaste que celui de n’importe quelle autre organisation européenne de sécurité. Elle englobe non seulement tous les pays dont le territoire se trouve (en totalité ou en partie) sur le continent européen, mais aussi les deux États d’Amérique du Nord membres de l’Otan ainsi qu’un certain nombre de pays géographiquement reliés à l’Asie. Tout en demeurant comme naguère euro-atlantique, elle est devenue aussi eurasiatique.
Ce trait spécifique est dû à la décision, prise en janvier 1992, d’admettre de plein droit tous les pays issus de l’ex-URSS, dont les républiques du Caucase (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) et d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan). Une telle décision fut motivée par le souci de confirmer au niveau de l’OSCE — avant même celui des Nations unies — l’éclatement de l’empire soviétique, de préserver les nouvelles républiques indépendantes (toutes musulmanes hormis l’Arménie et la Géorgie) de l’influence du fondamentalisme iranien, et de maintenir l’ensemble des successeurs de l’URSS liés aux engagements naguère souscrits par celle-ci dans les domaines des droits de l’homme et de la maîtrise des armements.
En tout cas, la zone Caucase-Asie centrale (l’une des plus riches du monde en pétrole et gaz naturel après le golfe Persique et la Sibérie occidentale) fait désormais partie intégrante de la « grande Europe ». Il est dès lors légitime de s’interroger sur la nature du rôle de l’OSCE en Eurasie et, plus particulièrement, dans la région-charnière qu’est l’Asie centrale (1). On précisera ici d’abord les conséquences politiques et pratiques de l’entrée des républiques centre-asiatiques dans le giron de la grande Europe avant d’analyser la stratégie de stabilisation démocratique déployée par l’OSCE dans la région en question.
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