Défense de l'Europe et défense périphérique
Outre-atlantique, certains esprits, et non des moindres, posent ce dilemme : défense de l’Europe ou défense périphérique. L’une ou l’autre disent-ils, chaque fois que des difficultés surgissent entre nos deux pays.
Que représente cette Europe que des Américains abandonneraient si volontiers dans un mouvement de mauvaise humeur ? Les Russes semblent en avoir conscience, si l’on en juge par leur récente concession de participer à une conférence des quatre ministres des Affaires étrangères : les problèmes de l’Organisation de la Communauté européenne de Défense les préoccupent ; la naissance d’un troisième « Grand » capable d’arbitrer le conflit russo-américain et qui déciderait de la victoire de celui auquel il s’allierait, les inquiète.
Dans son sens le plus large, cette Europe, qui obsède les hôtes du Kremlin, englobe tous les pays situés en deçà du rideau de fer, du Cap Nord au Bosphore. Certes, dans cet ensemble il y a des failles : les pays neutres qui trouvent, par une longue expérience, que la neutralité est une position avantageuse ; l’Espagne qui ne fait pas partie de l’O. T. A. N. ; l’Angleterre qui, habituée à jouer au cours des derniers siècles le rôle d’arbitre en Europe, s’imagine qu’elle peut encore remplir cette mission à l’échelon mondial et que son centre de gravité est toujours extra-européen.
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