Le président de la République togolaise, le général Eyadéma, nous live ses réflexions sur la constitution d'une force d'interposition africaine qui serait chargée de prévenir et résoudre des crises survenant dans l'Ouest du continent.
La force d'interposition africaine
L’Afrique s’affranchit probablement aujourd’hui du poids de son passé. La chute du mur de Berlin, les avancées démocratiques, la recherche de nouveaux équilibres régionaux y participent. Cependant, l’Afrique constituée de nations jeunes, de frontières difficiles à sécuriser, de territoires mal desservis et inégalement équipés, de nombreuses ethnies avec leur culture et leurs justes revendications vit un défi sans cesse renouvelé. La paix est fragile. Le développement économique reste sans aucun doute le moyen le plus efficace, le seul durable, pour prévenir les conflits et limiter les zones de risques ; mais je demeure aussi plus que jamais convaincu que sans paix, nous ne pourrons pas engager de véritables politiques de développement et maintenir nos regroupements économiques.
En 1996, 14 des 53 pays africains ont connu des conflits internes avec pour conséquences des déplacements de population considérables : on cite 8 millions de réfugiés. Face à ces conflits, la réaction de la communauté internationale est souvent lente à se manifester et l’aide humanitaire difficile à distribuer.
C’est pourquoi j’ai à plusieurs reprises lancé l’idée de la mise sur pied d’une force africaine de paix sous-régionale qui permettrait de garantir la paix, les équilibres internationaux et les vies humaines. C’est dans cet esprit que le Togo a accueilli en 1998 une manœuvre panafricaine, Cohésion Kompiega 98, regroupant sept pays de la sous-région ouest-africaine.
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