L'auteur, lieutenant-colonel au sein de l'état-major du Commandement des opérations spéciales (Cos) nous présente l'organisation et les missions des forces spéciales, dont les actions correspondent parfaitement aux divers schémas des engagements modernes.
Pourquoi les forces spéciales ?
Les succès remportés par les forces spéciales (FS) américaines et anglaises au cours de la guerre du Golfe ont mis en lumière les lacunes françaises en organisation, et directement influé sur la création, en 1992, du commandement des opérations spéciales (Cos). D’emblée, cet état-major eut à relever un triple défi : fédérer les unités spéciales des trois armées, trouver sa place dans l’organisation générale des armées et, dans le même temps, obtenir des résultats concrets dans les engagements nouveaux, consécutifs à l’ouverture d’une nouvelle ère stratégique.
Si ces différentes obligations ont peu laissé au Cos le loisir de s’exprimer largement sur sa conception du rôle des FS, les avis sur ce sujet, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution, n’ont pas manqué. Ils furent variés et pas toujours en rapport avec la réalité ni avec les résultats obtenus sur le terrain. Aussi, il semble indispensable de combler ce manque d’explication en ouvrant quelques pistes de réflexion sur la véritable nature de ces forces et sur la plus-value que peuvent en attendre les armées.
Malgré les apparences, le besoin n’est pas fondamentalement nouveau. Depuis la naissance des armées régulières, les stratégies mises en œuvre pour obtenir la victoire militaire n’ont jamais manqué d’exploiter, en complément de l’action directe sur les forces adverses, les occasions offertes par des unités spécialement consacrées à l’action opérationnelle indirecte. Demain, s’il fallait s’engager dans une guerre contre un autre État, les forces spéciales agiraient encore de la sorte. Toutefois, elles trouvent dès maintenant un emploi croissant dans les conflits actuels, pourtant très différents d’une conflagration interétatique.
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