L'auteur, qui avait écrit dans le numéro de mars un article sur « La nouvelle oscillation stratégique », prolonge ses réflexions dans cet article : il s'agit d'assurer l'avènement d'une société internationale différente de ce qu'elle est en cette fin de siècle.
Essai de prospective stratégique : le frein et l'accélérateur
Défenseurs méthodiques du monde qui est ou bien bâtisseurs résolus de celui qui vient, conservateurs ou progressistes, les États, comme leurs dirigeants, se partagent entre ces deux attitudes opposées : dichotomie ancienne et bien connue, mais qui fournit une bonne grille d’analyse en cette fin de siècle où les repères stratégiques ne sont pas si nombreux.
Le monde qui s’en va présente encore bien des avantages, notamment pour la France dans l’Europe, pôle qui s’affermit dans l’Occident ; le monde qui vient présente quant à lui bien des incertitudes et des inconvénients, d’abord la « relativisation probable du vecteur occidental » dans un système mondial qui se fragmente, et ensuite la dilution progressive de la France dans un système européen de plus en plus complexe.
Peut-on essayer d’y voir plus clair et tenter de dégager les éléments d’une ligne de conduite générale pour la France dans l’Europe, bien dans sa tradition (sa vocation ?) de défricheur d’histoire, afin de freiner les évolutions défavorables, de renforcer ses positions et de ménager ses intérêts pour l’avenir ? C’est la démarche (1) adoptée dans la réflexion qui suit.
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