Dans cet article, l'auteur, spécialiste des questions nucléaires, analyse la situation actuelle et l'avenir de l'utilisation de l' énergie nucléaire dans le monde, tant pas ses applications civiles que militaire.
Quel avenir pour le nucléaire ?
Sous la pression des opinions publiques — et parfois des gouvernements — lesquelles sont, soit dit en passant, plus mobilisées à ce sujet en Europe du Nord et en Australasie qu’en Amérique et en Asie, l’utilisation de l’énergie nucléaire, à des fins militaires aussi bien que civiles, tend de plus en plus à être contestée et même parfois diabolisée.
Cette tendance pose, pour le long terme, deux questions fondamentales : 1) Peut-on envisager, dans un futur plus ou moins lointain, une interdiction totale et vérifiable des armes nucléaires, et quelles en seraient alors les conséquences pour la stabilité des relations internationales ? 2) L’humanité pourrait-elle, à terme, se passer de l’énergie que lui fournit actuellement le nucléaire, et quelles en seraient les conséquences pour son mieux-être ? N’ayant pas reçu le don de prophétie, nous nous bornerons ici, plus modestement, à considérer les tendances qui apparaissent actuellement pour ce qui concerne ces deux sujets de préoccupations, et à cette fin, nous allons analyser la situation de l’utilisation de l’énergie nucléaire, telle qu’elle est et telle qu’on peut l’envisager à moyen terme, tant dans le domaine militaire que civil.
Situation des arsenaux nucléaires
On sait maintenant, de sources officielles, que pendant la guerre froide les États-Unis et l’Union soviétique ont fabriqué respectivement 70 000 et 45 000 têtes nucléaires, et qu’à la fin de celle-ci, les arsenaux des puissances officiellement « dotées d’armes nucléaires » étaient composés comme indiqué ci-après :
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