Politique et diplomatie - La crise algérienne : fin ou suite ?
Un bel été algérien avait fait oublier un printemps maussade. Le 16 septembre, par un vote sur un projet d’amnistie dit de « concorde civile », Abdelaziz Bouteflika avait recueilli la franche adhésion d’une population recrue d’épreuves. La campagne électorale s’était déroulée sans opposition, sans débat, dans une atmosphère d’unanimité sinon d’évidence. À l’intérieur du pays, les commentaires avaient été, pratiquement tous, très favorables, et, à l’extérieur, ce fut un concert de louanges.
Le procédé témoignait d’une indiscutable générosité et, plus encore, de l’adresse d’un homme politique chevronné, survivant de l’époque Boumediene. Aux côtés de la majorité silencieuse, écœurée de tant de tueries, le texte proposé à l’assentiment populaire ralliait les nombreux islamistes qui, à défaut de l’emporter, avaient fini par aspirer à un compromis. L’envergure du succès obtenu et les conditions indiscutables dans lesquelles il avait été acquis faisaient ressortir, à l’évidence, que le nouveau président avait à part entière sa légitimité. Il faut rappeler en effet que son élection, le 15 avril, avait laissé un goût étrange, car elle ne laissait aucun choix, les six autres candidats, à la veille du scrutin, ayant déclaré forfait. Les critiques, alors, n’avaient pas manqué.
Ainsi, dans les derniers jours de l’été, un embouteillage politique venait de trouver une issue heureuse, comme souvent dans l’histoire récente, grâce à l’habile maniement du tire-bouchon référendaire. Mais, aujourd’hui, qu’elle est loin, la belle saison ! La majorité de la population déplore que demeurent en place, bravant le temps et défiant le changement, les fondations de structures érigées voici près de quarante ans et sans cesse étayées à défaut d’être rénovées. Alors elle s’interroge : dans les outres anciennes, y a-t-il enfin du vin nouveau ?
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