Nous avons abordé assez fréquemment l'évolution des différends en mer de Chine méridionale. Un autre fléau règne dans le Sud-Est asiatique : la piraterie. Une conférence a réuni à Tokyo les États de la région désireux de prendre des mesures contre cette violence. L'auteur nous présente une synthèse de la situation et des propositions avancées. Capitaine de corvette, elle est actuellement détachée en tant que chercheur auprès de l'Institut japonais des relations internationales à Tokyo.
Le Japon et la lutte contre la piraterie maritime en Asie du Sud-Est
Le brigandage maritime tend à s’accroître d’une année sur l’autre. En 1999, le nombre d’attaques de navires répertoriées dans le monde s’élevait à 285, soit une augmentation de 41 % par rapport à l’année précédente. Redoutés sur toutes les mers, les pirates sont particulièrement actifs en Asie du Sud-Est, dans le détroit de Singapour et sa région, les Philippines et la mer de Chine du Sud. L’île de Kep Anambus est connue pour servir de base à différentes bandes qui n’hésitent pas à y détourner des cargos. Généralement, les navires marchands sont plutôt attaqués lorsqu’ils transitent dans le détroit de Malacca, réputé pour être l’un des endroits les plus dangereux du monde avec les détroits de Singapour. En dehors du Sud-Est asiatique, zone où les échanges maritimes restent denses et riches, les pirates ont l’habitude d’opérer au large des côtes du Sri Lanka, de l’Inde ou du Bangladesh.
Sur les 285 actes de piraterie mondiale recensés en 1999, le centre de Kuala Lumpur du Bureau maritime international (1), précise que 166, soit 60 %, ont eu lieu dans les eaux du Sud-Est asiatique. Sur ce total, 113 se sont produits dans les eaux indonésiennes, 23 au Bangladesh et 18 en Malaysia.
Devant ce fléau majeur pour les économies régionales, les États asiatiques ont décidé de se mobiliser activement. À l’issue de la première conférence internationale sur la piraterie en haute mer, qui s’est déroulée les 27 et 28 avril 2000 à Tokyo, quatorze pays d’Asie (2) ont annoncé la coordination de leur politique de lutte par le biais d’échanges d’informations et de patrouilles communes. Le Japon est à l’origine de cette initiative qui correspondrait à une première application concrète de coopération régionale en matière de sécurité rassemblant la majorité des pays de l’Ansea et de l’Asie du Nord-Est.
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