Quatre ans après l’adoption de la loi portant organisation de la réserve militaire et du service de défense, il m’a semblé utile de lancer une nouvelle réflexion sur les réserves. Il faut, d’une part, tirer les enseignements de l’expérience acquise et, d’autre part, prendre en compte un certain nombre de changements survenus en France et dans le monde.
Introduction
Quatre ans après l’adoption de la loi portant organisation de la réserve militaire et du service de défense, il m’a semblé utile de lancer une nouvelle réflexion sur les réserves. Il faut, d’une part, tirer les enseignements de l’expérience acquise et, d’autre part, prendre en compte un certain nombre de changements survenus en France et dans le monde.
Réserve opérationnelle
En matière d’emploi, la réserve opérationnelle a fait ses preuves. L’engagement de nos réservistes aux côtés des forces d’active est devenu une réalité quotidienne, sur le territoire national comme sur les théâtres d’opérations extérieures. Les visites que j’ai faites sur le terrain, autant que les rapports des autorités les plus qualifiées, confirment la pertinence du concept et permettent d’apprécier la gamme de compétences dont dispose la réserve.
Il s’agit maintenant d’exploiter au mieux ces compétences en gérant de manière plus fine l’emploi des réservistes : c’est le sens de la mission que j’ai confiée au chef d’état-major des armées voici quelques mois. J’entends que les propositions qui m’ont été faites à l’issue de cette mission soient suivies d’effets dans les meilleurs délais. Elles concernent le nombre et la répartition des réservistes entre les armées et les services, leur recrutement et leurs conditions d’emploi. Dans ce dernier domaine, j’attache le plus grand prix à la concertation entre les différents acteurs que sont la Défense, les réservistes et leurs employeurs. Rien de durable ne pourra se construire sans un solide partenariat entre eux. C’est là une de mes priorités.
Réserve citoyenne
Par ailleurs, il nous faut tenir compte des profonds changements survenus dans la perception des problèmes de sécurité : la suspension du service national a inévitablement éloigné le citoyen de ses armées et des questions de défense. Simultanément se sont développées de nouvelles menaces, comme le terrorisme international, qui peuvent porter gravement atteinte à nos intérêts aussi bien sur le territoire national qu’à l’extérieur. Il est indispensable de sensibiliser nos populations à ces dangers, autant pour les convaincre de la nécessité d’un effort de défense que pour disposer, le cas échéant, des concours dont les armées pourraient avoir besoin. En clair, cela s’appelle entretenir l’esprit de défense. C’est là l’objectif fixé à la réserve citoyenne dont le rôle est central dans le maintien du lien entre la Nation et ses forces armées. Ce concept est nouveau et, chose normale, a connu des évolutions depuis sa naissance. Il me paraît souhaitable maintenant de le clarifier, sachant que par nature la réserve citoyenne se doit d’être ouverte aux initiatives.
Le dossier proposé aujourd’hui par la revue Défense Nationale me paraît une excellente occasion de faire le point sur ces différents sujets. ♦