Si le rôle de la réserve pour affermir l'esprit de défense et renforcer le lien entre les armées et la société civile n'est pas nouveau, il demeure encore plus nécessaire depuis la suspension du service national. Pour contribuer au rayonnement et à l'enracinement des armées dans la nation, la réserve militaire s'ouvre maintenant à des volontaires qui, sans avoir suivi de formation opérationnelle, mais forts de leur compétence et de leur immersion dans le monde socio-économique, agréés auprès d'une autorité militaire qui oriente leur action, seront les ambassadeurs des forces armées dans leur milieu.
Réserve citoyenne : au service du rayonnement des armées
Après la décision du président de la République de professionnaliser les armées, des mesures d’accompagnement ont été prises pour conserver la cohérence de l’appareil de défense. La loi du 22 octobre 1999, portant organisation de la réserve militaire et du service de défense, a ainsi vu le jour pour souligner l’importance de la composante réserve des armées. La notion de « réserve citoyenne » y apparaît pour la première fois, traduisant le souci du législateur de garantir, au-delà des capacités opérationnelles complémentaires, un lien vivant entre les forces armées et la société civile ; lien rendu précaire avec la disparition du contact traditionnel entre les Français et la Défense que constituait le brassage du personnel du contingent.
La volonté de défense (1) de la nation ne doit pas être considérée comme une affaire strictement militaire, mais elle repose néanmoins sur une bonne compréhension des questions de défense et une véritable confiance de la population en son armée.
Or, il faut bien constater que la réforme profonde traversée par les forces armées ces dernières années n’est pas une raison suffisante pour expliquer la méconnaissance relative des Français de leur système de défense et du fonctionnement de l’institution militaire. C’est bien la raison pour laquelle la réserve doit rester l’un des vecteurs privilégiés de cette confiance mutuelle entre la société civile et son armée. Encore faut-il savoir comment appréhender et gérer ces relations nouvelles pour qu’elles puissent se concrétiser dans une politique de rayonnement des armées et répondre aux aspirations et compétences des Français qui se proposent de contribuer bénévolement à cette mission.
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