Éditorial
Sur l’immense passé de la Méditerranée, le plus beau des témoignages est celui de la mer elle-même.
Fernand Braudel : Les mémoires de la Méditerranée (Chapitre Ier : « Voir la mer »)
Nous sommes heureux de présenter ce dossier sur l’Union pour la Méditerranée constitué pour l’essentiel par les travaux du Groupe de recherche de l’Union méditerranéenne (Grum). Ce programme est conduit par le Centre d’études et de recherche de l’école militaire (Cérem).
La Méditerranée est un espace complexe, aux multiples tensions, difficile à appréhender. Les points de vue qui suivent ont pour ambition d’y contribuer. Mer fermée, elle est à la fois obstacle à la circulation et lieu d’échange, milieu hostile et espace de vie. Les marins sont sans doute les mieux placés pour en parler : il y a la mer et les terres autour, même s’il est vrai qu’étymologiquement c’est l’inverse, Méditerranée, mer au milieu des terres. Pour mieux l’appréhender, nous avons retenu une carte extraite de l’Atlas géopolitique des espaces maritimes, ouvrage que nous recommandons à nos lecteurs (1).
La Méditerranée a connu l’affrontement Est-Ouest. Elle s’intègre dans la mondialisation qui n’a pas (encore) fait disparaître la coupure Nord-Sud… si l’on en croit nombre de nos auteurs qui, avec un curieux sens de l’orientation, parlent de ses rives en plaçant sans hésiter la Turquie au Sud et Malte au Nord, comme d’ailleurs les Canaries !
La rédaction s’est efforcée de corriger ces aberrations géographiques, mais il en reste et nous laissons au lecteur le soin de traduire rive Nord par rivages européens, et pays du Sud par riverains non-membres de l’UE. En fait les riverains de la Méditerranée s’appellent tout simplement des Méditerranéens, qu’ils soient d’Afrique, d’Asie ou d’Europe.
(1) Didier Ortolland et Jean-Pierre Pirat, Éditions Technip, 2008, que nous remercions.