La situation alimentaire du Reich au début de la guerre
Les hostilités qui ont commencé le 1er septembre à la suite de l’invasion par l’armée allemande du territoire polonais, se présentent dès le début sous un autre jour que la guerre de 1914 à 1918. À présent il s’agit de combiner les opérations militaires et l’activité diplomatique avec la guerre économique. D’un côté, la production industrielle pour les besoins d’une armée fortement mécanisée et motorisée revêt une importance primordiale du fait qu’on a évalué de 7 à 15 le nombre des hommes à l’arrière pour un combattant sur le front. D’un autre côté, l’approvisionnement en denrées alimentaires de la troupe et de la population civile soulève des problèmes dont le discours d’Hitler (20 septembre) met en évidence toute la complexité en ce qui concerne le Reich.
M. Gœring nous avait habitués jusqu’ici à l’optimisme. Non seulement il avait affirmé, en sa qualité de ministre responsable de la réalisation du plan quadriennal, que l’autarcie industrielle permettrait au Reich de se passer de matières premières, mais encore il n’avait cessé de vanter l’excellence de la situation alimentaire. « Nous tiendrons des années » a-t-il déclaré, « des stocks inépuisables complètent l’apport annuel d’excellentes récoltes ».
Je voudrais mettre en face de ces déclarations le langage plus discret que parlent les statistiques officielles allemandes. Qu’on n’objecte pas le caractère douteux des chiffres allemands. Je sais bien que la statistique de la production industrielle a été modifiée récemment (voir Gazette de Francfort du 5 août 1939), mais il s’agit pour le moment seulement d’une révision des calculs de la valeur de la production industrielle, en vue d’éliminer les doubles emplois.
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