Sous le dôme des Invalides
Il est pour le promeneur un aspect émouvant de Paris. Par une belle soirée, remontez l’Avenue des Champs-Élysées et arrêtez-vous à hauteur du monument de Clemenceau. Devant vous, illuminant de ses lueurs rougeâtres l’Arc de Triomphe sous lequel repose le Soldat Inconnu, arche immense à peine assez haute pour sa gloire, devant vous le soleil couchant flamboie. Tournez-vous vers la gauche, et c’est alors, au bout du pont Alexandre III, au-delà de la vaste esplanade, la perspective simple et grandiose de l’Hôtel des Invalides.
* * *
C’est le lieu le plus respectable de la terre, a dit Montesquieu. Que de souvenirs évoquent ces vieilles murailles ! Jusqu’en 1670, les survivants des guerres de la monarchie allaient abriter leurs blessures ou leur vieillesse dans diverses abbayes, éparses à travers le royaume. Mais, à cette date, Louis XIV prescrivit à Louvois de construire un immense bâtiment destiné, dit l’Édit royal, à recueillir les soldats « caduques et mutilés ». Les abbayes, débarrassées du soin de leur entretien, devaient fournir les revenus nécessaires à la subsistance de ces nouveaux pensionnaires.
Il reste 94 % de l'article à lire