Importance stratégique de la mer d'Okhotsk
Dès la période de découverte et de premier établissement des Russes en Sibérie extrême orientale, la mer d’Okhotsk s’est révélée être la ligne de communication indispensable entre les diverses parties de l’immense promontoire du Nord-Est asiatique et ce rôle n’a cessé de se développer depuis, car, d’une part, le relief, la nature du terrain et le climat se sont opposés jusqu’ici à la création et au maintien en état de voies de communication terrestres permanentes, à grand trafic dans cette région ; d’autre part, l’extension de la colonisation russe vers le bas Amour et la province maritime ; la découverte et l’exploitation des richesses minérales ; la tension avec le Japon, puis avec les États-Unis, ont multiplié les besoins de communications à grand débit entre les établissements de la mer du Japon, de la mer d’Okhotsk, de la mer de Behring et de la côte arctique sibérienne.
D’où la nécessité stratégique — de plus en plus impérieuse — pour la Russie, d’obtenir le contrôle des passages faisant communiquer cette « Méditerranée » extrême-orientale avec la mer du Japon au Sud-Ouest, celle de Behring au Nord-Est et l’immense Pacifique vers le Sud-Est.
Les liaisons maritimes entre la mer d’Okhotsk, la mer du Japon et la Manche de Tartarie ne peuvent se faire que par les détroits situés à l’Ouest et au Sud de la grande île Sakhaline ; celles avec le Pacifique et les mers arctiques que par les créneaux du chapelet des Kouriles. D’où l’évolution de plus en plus stratégique de la lutte entre la Russie et le Japon pour la possession de ces îles, depuis un siècle.
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