Comment construire une France moderne sans détruire ce « capital d'espace et d'harmonie » que représente le monde rural, auquel l'histoire de notre pays doit tant et qui est d'ailleurs pour lui un atout dans la compétition européenne ? La réponse à cette question appelle une vision à long terme du problème de la conversion rurale dans le cadre de l'aménagement du territoire et de l'action régionale : son délégué l'un de ses collaborateurs, chargé à la Datar des questions rurales, définissent ici les lignes directrices.
La conversion rurale
Depuis maintenant près de cinq ans, la Délégation à l’aménagement du territoire mène une série d’expériences de rénovation rurale dans des régions françaises profondément marquées par la prédominance de l’économie rurale. Représentant près du tiers du territoire national, ces régions étaient généralement caractérisées par :
– l’importance relative de la population agricole : 30 à 40 % contre 16 % pour la France entière ;
– l’inadaptation de l’agriculture, tant dans ses structures que dans ses productions ;
– la faiblesse des activités industrielles et tertiaires ;
– le retard des équipements collectifs.
En fonction de ces traits prépondérants, des priorités, communes aux régions concernées ou spécifiques à chacune d’elles, ont été dégagées. Des objectifs ont été déterminés ; de nombreuses mesures, prorogées pour toute la durée du VIe Plan, définies en liaison avec les collectivités locales et les responsables économiques concernés et adoptées en conseil interministériel d’aménagement du territoire, doivent permettre de les atteindre. Mais cette politique est faite d’expériences, d’incitations… Il faut la situer dans le cadre plus large des transformations amples et puissantes que connaît actuellement le monde rural. C’est de l’étude approfondie de ces mutations, puis de l’attitude adoptée à leur égard que dépendent le développement économique futur des régions qu’elles concernent et le bien-être de leurs habitants.
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