Alors que notre ministre des Relations extérieures, M. Claude Cheysson, esquisse les lignes d'un « new deal planétaire », marqué d'un keynésianisme à l'échelle mondiale, on voit le dialogue Nord-Sud se développer grâce à une série de réunions internationales, à Ottawa en juillet, à Paris en septembre, à Cancun au Mexique en octobre, à la fin de l'année aux Nations unies. L'analyse du problème Nord-Sud que nous présente l'auteur vient donc parfaitement à son heure. Les difficultés de tous ordres ne manquent point dans un domaine où notre nouvelle diplomatie montre un grand dynamisme. Après des années d'invectives entravant l'ouverture de négociations concrètes, tous les pays prennent conscience des interdépendances qui régissent l'économie internationale, aussi bien entre le Nord et le Sud qu'entre les pays du Sud.
Le dialogue Nord-Sud
L’approche Nord-Sud est la principale orientation de la politique étrangère annoncée par le nouveau gouvernement français. Dès son premier discours à l’Élysée, le jour de son entrée en fonction, François Mitterrand a indiqué « que la France aura à dire avec force qu’il ne saurait y avoir de véritable communauté internationale tant que les deux-tiers de la planète échangeront leurs hommes et leurs biens contre la faim et le mépris ».
Le ministre des Relations Extérieures a consacré sa première intervention publique à l’Afrique lors de la journée de libération de l’Afrique (le 25 mai dans les locaux de l’UNESCO). En juin, devant ses collègues de l’OCDE, Claude Cheysson a dessiné à grands traits les lignes d’un « new deal planétaire » qui permettrait une relance de l’emploi en Europe, actionnée par une consommation accrue des pays en voie de développement, facilitée par un recyclage mieux organisé des capitaux pétroliers flottants et par l’accroissement des investissements dans le Tiers Monde et de l’aide publique au développement. Ces formules nouvelles, qui s’inspirent d’un « keynésianisme mondial », ont étonné les chancelleries, plus accoutumées aux lancinants discours sans originalité sur le développement qui opposent plus qu’ils ne rassemblent les diplomates des pays en développement et des pays occidentaux.
Le dynamisme apparent de la nouvelle diplomatie française sur le terrain du développement sera mis à l’épreuve prochainement, lors des trois conférences devant aborder, avec des approches différentes, le dialogue Nord-Sud : la conférence de Paris sur les pays les moins avancés (PMA), le sommet de Cancun (Mexique) et les négociations globales entreprises au sein des Nations Unies.
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