Cet article propose au lecteur quelques idées générales concernant l'état actuel de la construction politique de l'Europe, actuellement dans l'impasse. Bien qu'il semble qu'une grande majorité des Français soit favorable à l'intégration européenne, il tente de montrer que l'idée de nation est inévitablement constitutive de l'histoire européenne. Aveuglés par le soi-disant « modèle américain » et la peur inavouée de l'Allemagne réunifiée, dont l'ambition raffermie en Europe centrale inquiète toutes les chancelleries, les dirigeants européens se focalisent sur l'élargissement à l'Est, oubliant ainsi leurs partenaires méditerranéens. À la tentation stérilisante de l'Europe de Maastricht, l'auteur oppose la promotion raisonnable d'un Conseil de l'Europe et de la Méditerranée, dont l'acte fondateur pourrait se trouver dans le processus de Barcelone entamé en 1995.