Sur toutes les questions controversées depuis la guerre de Corée, la défaite de Dien Bien Phu (opposant le Viet-Minh du général Giap aux Français du général de Castries, opération Castor) durant la guerre d'Indochine nous apporte une série d’enseignements précieux, et qui s’étendent à bien d’autres théâtres d’opérations que le Sud-Est asiatique.
Premières réflexions sur Dien Bien Phu
Sur toutes les questions controversées depuis la guerre de Corée, Dien Bien Phu nous apporte une série d’enseignements précieux, et qui s’étendent à bien d’autres théâtres d’opérations que le Sud-Est asiatique.
On jugera peut-être paradoxal d’y voir, en même temps qu’un échec français devant la nouvelle tactique du Vietminh, la confirmation de la puissance de la guerre de places. Cependant ne serait-ce pas une vérification de plus de cette loi générale qui oppose la permanence des principes stratégiques à l’évolution rapide de procédés tactiques « se renouvelant tous les dix ans ? »
La chute d’un camp retranché après cinq mois d’investissement et deux mois de siège n’est pas un de ces événements qui doive condamner la guerre de places. Comme Bir-Hakeim tombant après avoir retenu devant ses champs de mines pendant près de trois semaines des effectifs italo-allemands dix fois supérieurs, comme Sébastopol retardant d’un mois la campagne d’été qui devait mener la Wehrmacht à Stalingrad, Dien Bien Phu a pleinement joué le rôle attendu d’une place isolée qu’on renonce à secourir. Il a retenu autour de sa cuvette pendant toute une campagne la part principale des forces mobiles du Vietminh ; il a empêché, sinon l’invasion, du moins la conquête du Haut-Laos ; il a réduit à des coups qu’il a été relativement aisé de parer les opérations de l’adversaire dans le Delta, au Moyen- Laos ou au Cambodge.
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