Quelle protection du territoire national contre le terrorisme international
Cet ouvrage est le onzième de ceux que M. Pascallon, avec une compétence et une intelligence qui ne se démentent pas, a consacré aux questions de défense. Il rend compte d’un colloque organisé au Sénat le 19 septembre 2002. Un an après le sinistre 11 septembre, la date était opportune pour débattre de l’événement et de ses suites. Ce que firent 32 experts réunis pour l’occasion.
Menaces terroristes, insuffisances de la protection de notre territoire, solutions suggérées sont successivement présentées. Obligé à glaner dans un vaste champ, on retiendra, au chapitre des menaces, la position raisonnable de Jean-François Daguzan sur le nucléaire, et la judicieuse distinction faite par Thérèse Delpech entre une Amérique qui se veut en guerre et une Europe qui ne s’y voit pas. Sur nos insuffisances, l’amiral Durteste, évoquant de nouvelles attaques possibles, pourrait passer pour pousse-au-crime s’il ne proposait aussitôt les parades.
La troisième partie, qui traite des solutions, est la plus abondante. On s’en réjouirait si ne s’y trouvaient pas redondances et vœux pieux. Nombreux sont pourtant les auteurs qui observent que la réponse aux menaces terroristes n’est pas, pour l’essentiel, militaire. Ainsi Yves Boyer, dont on connaît l’idée simple et forte qu’il se fait du métier des armes, rappelle-t-il que les armées ne sauraient sans risque être détournées de leur mission première : faire la guerre, la vraie. La proposition d’Alain Baer, en faveur d’une garde nationale, est la plus audacieuse.
Signalons enfin la préface de l’amiral Lacoste, prémonitoire en ce qui concerne l’Irak, et les annexes réunies par Pierre Pascallon, petit atlas de la terreur. ♦