Conséquences des progrès de l'armement
Jusqu’à quel point les progrès réalisés dans l’armement depuis la dernière guerre mondiale sont-ils de nature à bouleverser les formes et les conceptions mêmes des opérations militaires en cas de nouveau conflit ? C’est la question, entre toutes importante, qui appelle les études des états-majors, mais qui n’est pas inaccessible aux réflexions, voire aux vaticinations, comme celles qui sont rapportées ici, de quiconque est un peu averti des problèmes de cette sorte.
L’état de l’armement — en entendant par armement non seulement les armes proprement dites mais aussi tout l’outillage de guerre comme les moyens de transport, de transmission, etc. — a déterminé à chaque époque les modes d’action et, dans une large mesure, les formes des opérations ; encore que ces formes aient résulté aussi des conditions particulières à chaque guerre : quantité et qualité des forces opposées, caractères géographiques des théâtres d’opérations, etc. La méthode normalement suivie pour supputer les aspects d’une guerre future est donc fondée sur l’appréciation des possibilités de l’armement.
Elle consiste à se donner d’abord une base de départ et des éléments comparatifs de jugement en observant comment l’état de l’armement a déterminé l’évolution des procédés stratégiques et tactiques dans les dernières guerres ; ensuite à déduire des possibilités d’action nouvelles procurées par les progrès récents de l’armement les modifications qu’elles apporteraient aux procédés antérieurement pratiqués (1).
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