Le vice-amiral d’escadre (CR) Marcel Duval (1911-2005), a été président du Comité d’études de défense nationale et directeur de la revue Défense Nationale entre 1979 et 1983. Il s’exprime ici en 2004.
Quel avenir pour la contre-prolifération nucléaire ? (octobre 2004)
Cet essai ne traite que de la prolifération des armes nucléaires, bien qu’il soit maintenant devenu courant de comprendre dans la même appellation « armes de destruction massive » : les armes « nucléaires », les armes « chimiques » et les armes « biologiques » (dites aussi « bactériologiques »). Précisons que les armes nucléaires sont prises au sens militaire du mot, ce qui exclut donc l’usage qui peut être fait par des terroristes de la possession de matières nucléaires pour des attentats ou même contre des installations nucléaires. Ce sujet est traité très complètement par ailleurs (1).
Les données permanentes de la contre-prolifération
Jusqu’à une époque récente, les problèmes posés par la « prolifération » nucléaire se sont pour l’essentiel situés en « Occident », alors que désormais c’est en Asie qu’ils se manifestent dans toute leur gravité. Bien que les logiques y soient probablement différentes des nôtres, il nous paraît utile de chercher à dresser la liste des permanences de la « contre-prolifération », telles qu’elles résultent de l’analyse de son passé.
Conflit d’intérêts
D’abord, pour l’essentiel il s’agit d’un conflit d’intérêts, ou d’ambitions, entre les États dotés de cette arme et ceux qui ne le sont pas ; entre les have et les have not. Tout naturellement, les premiers cherchent à conserver leur monopole le plus longtemps possible, alors que les seconds s’efforcent parfois d’acquérir cette arme nouvelle, que ce soit pour répondre à une menace, ou pour des raisons de prestige régional.
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