Les crises actuelles surviennent au sein d’États fragiles, confrontés à des difficultés structurelles en matière de sécurité, de gouvernance et de développement. Les engagements récents de la force armée visant à mettre un terme à la spirale de crise susceptible de provoquer un effondrement de l’autorité centrale ont démontré les limites de l’emploi isolé, même légitime, de la force en vue de restaurer la stabilité. Par ailleurs, les interventions extérieures s’inscrivent généralement dans un cadre multinational impliquant la participation d’un grand nombre d’acteurs civils et militaires, de représentants des organisations internationales, d’ONG ou encore de sociétés privées. Les relations entre les acteurs impliqués à différents niveaux dans le processus de gestion de crise, ne sont ni formalisées, ni organisées, ce qui provoque une confusion préjudiciable à l’intervention ⁽¹⁾ en raison de la multiplicité des agendas, des objectifs et des intérêts de chaque entité dans le théâtre.

En vue de restaurer la stabilité, il apparaît dès lors primordial d’impulser une dynamique globale, à la fois civile et militaire, associant l’ensemble des acteurs de la gestion de crise dès le niveau politico-militaire.

L’approche globale constitue ainsi une méthodologie permettant la résolution internationale ⁽²⁾ des crises au sein des États fragiles ou faillis. Le Centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations (CICDE) en propose la définition suivante : « L’approche globale vise à la prévention ou au règlement durable et optimisé d’une crise par la synergie des actions réalisées par les différents intervenants dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité et du développement économique et social. Elle allie collaboration entre acteurs partageant la même vision finale et coordination avec les acteurs présents sur le théâtre. Elle nécessite, dès que possible, une appropriation par la nation hôte et les représentants locaux de la solution recherchée. Elle favorise les conditions permettant de satisfaire au plus vite les aspirations légitimes de la population. Enfin, elle cherche à associer les acteurs régionaux à cet effort ».