La relation dialectique entre géostratégie et démographie est devenue un facteur déterminant de la prospective stratégique. En l’explorant de façon détaillée, l’auteur met l’accent sur l’impact du vieillissement sur les questions de stabilité et de sécurité.
La démographie comme facteur stratégique
Demography as a factor of strategy
The dialectic relationship between geostrategy and demography has become a key factor in strategic thinking. In a detailed analysis, the author highlights the impact of population ageing on questions of stability and security.
La démographie est devenue une discipline indispensable dans un travail de prospective stratégique. Ses évolutions dessinent progressivement une nouvelle géographie des puissances.
En étudiant les caractéristiques des populations, elle permet sur la base d’instruments clés comme les niveaux de natalité, de mortalité ou encore de fécondité d’anticiper leur évolution à partir d’un constat simple : les enfants d’aujourd’hui seront les parents, grands-parents de demain et, on peut désormais l’avancer, les arrière-grands-parents d’après-demain.
Deux conclusions premières peuvent dès à présent être tirées. Tout d’abord, si l’on suit l’évolution du niveau de fécondité dans le monde, la population mondiale devrait passer de 6,9 milliards d’habitants aujourd’hui à 9,1 milliards en 2050 (1). Ensuite, cette croissance de 32 % de la population mondiale en l’espace de 40 ans devrait se réaliser en dépit du caractère universel (2) de la transition démographique. Ces évolutions vont modifier la hiérarchie des puissances démographiques, les années à venir étant marquées par la prédominance de l’Asie et notamment de l’Asie du Sud, ainsi que par la formidable percée africaine. La corrélation entre puissance démographique et puissance stratégique demeure bien entendu toute relative et nécessite un croisement des données démographiques avec d’autres facteurs. L’évolution du volume et surtout de la structure des populations nous offre cependant un outil de prospective nous permettant d’ores et déjà de dessiner les contours d’une nouvelle géographie des puissances. Il ne s’agit là que d’une ébauche, une telle entreprise ne pouvant se limiter à ces quelques lignes.
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