Le périmètre d’intervention du ministère de l’Intérieur s’adapte aux circonstances politiques et économiques. Mais il comporte toujours un noyau de fonction de police qui constitue son identité propre. Les temps de réforme actuels permettent d’imaginer d’autres évolutions pour combiner toujours mieux les cultures policières, administratives et techniques au service du territoire national.
Ministère de l’Intérieur : retour vers le futur
Ministry of the Interior: return to the future
While the degree of intervention by the Ministry of the Interior is always a function of political and economic circumstance, the core policing function (which defines its identity) is always present. The current period of reform suggests other developments that might lead to an even closer integration of its policing, administrative and technical cultures, so that it can serve the nation better.
Les réformes en cours comme les projets du gouvernement placent le ministère de l’Intérieur au centre de la production législative et réglementaire, qu’il s’agisse du territoire, des élections, de la sécurité et des cultes.
Ainsi, depuis 1982, la décentralisation, la déconcentration puis la territorialisation ont successivement amoindri, recentré puis renforcé l’autorité du préfet. Ces réformes sont à rapprocher de celles qui touchent la carte territoriale des collectivités et les élus locaux au travers du nouveau mode de représentation. En matière d’ordre public et depuis 2001, plus de 20 lois et décrets relatifs à la sécurité et à la procédure pénale ont été promulgués pour faire face à une délinquance qui ne cesse d’évoluer et dont les chiffres sont toujours discutés. Enfin, la place et l’exercice des cultes dans la République sont influencés par d’autres débats comme celui sur l’identité nationale et celui sur l’immigration. Toutes ces évolutions mettent à l’épreuve l’organisation des services centraux et territoriaux du ministère de l’Intérieur.
C’est pourquoi, sans que les propos qui suivent ne prétendent à une quelconque démonstration ni encore moins à un exercice de futurologie, il convient de s’interroger sur l’adéquation des missions et les possibilités d’évolution du ministère de l’Intérieur : un grand ministère régalien qui ne cesse de développer de nouvelles compétences, en rétrocède aussi d’autres, et montre ce que peuvent être les pesanteurs d’une structure composite qui ne pratique le pilotage et la prospective que depuis moins de dix ans.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article