Que veut la Russie ?
Que veut la Russie ?
Catherine Durandin, professeur des universités, œuvre depuis longtemps sur le monde slave. Cette fois, plutôt que de s’attaquer à l’une des républiques anciennement alliées de l’URSS ou plus spécifiquement à la Roumanie, elle en vient directement à la Russie.
C’est à une longue et minutieuse approche à laquelle elle s’est livrée. La documentation est étourdissante, pourtant l’ouvrage est limpide, sans accumulation inutile de données. Que veut la Russie ? À quel destin souhaite-t-elle parvenir maintenant, alors qu’elle retrouve son équilibre ? Quel est le but de sa politique étrangère et interne ?
Catherine Durandin analyse patiemment le passé pour en exprimer, non seulement ce que le monde occidental en retire, mais aussi ce que le passé inspire aux responsables russes, ce que ce passé contient de trame en prospective. L’auteur n’hésite pas à prendre parti, sans faux-semblant, ni litotes, ni métaphores. Elle est parfaitement compréhensible. La langue est claire, sobre.
La Russie est de retour sur la scène internationale. L’Otan lui pose problème. En premier lieu, il y a méfiance à son égard, mais ensuite, comment la considérer ? Chercher une alliance, certes mesurée, ou n’y voir qu’un adversaire risquant de se transformer en ennemi. Et la Chine ? Et la Communauté des États indépendants ?
Le lecteur peut réfuter les interprétations, ne pas être d’accord : il ne peut rejeter la documentation. La critique, positive et négative des interprétations exige d’être examinée, pesée. Il est impossible d’arriver à la dernière page et de refermer le livre, sans plus. Qu’on le veuille ou non, il engage la réflexion. À ce titre, il devient une référence. ♦