En partant du rejet par des sociétés arabes de pouvoirs devenus inacceptables, l’auteur nous entraîne dans une rétrospective des comportements intolérables du siècle dernier. Il montre comment des lignes rouges collectives ont fini par dissuader la guerre, mais rappelle que l’immobilisme, l’égoïsme et la corruption des privilégiés conduisent toujours à l’inacceptable et mettent en mouvement les peuples.
Préambule - L’inacceptable
The unacceptable
Starting from Arab society’s rejection of governance that has become unacceptable, the author takes us on a retrospective tour of intolerable behaviour over the past century. He demonstrates that while collective red lines have ended up by preventing outbreaks of hostilities, the opposition to change, egotism and corruption of the privileged always lead to the unacceptable, and to uprisings.
La révolution tunisienne n’a pas sombré dans le chaos, l’inacceptable ne s’est pas produit. Sauf accident, après la fuite de Ben Ali, une évolution apaisée vers une démocratie renouvelée est hautement probable. En sera-t-il de même de l’Égypte ? Par effet domino d’autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient vont-ils connaître des troubles majeurs susceptibles de dégénérer en révolutions brutales ou en conflits armés ? Les observateurs les plus éclairés, les meilleurs spécialistes du monde arabe s’interrogent. Les chancelleries des grandes puissances et des États voisins s’activent pour tenter d’éviter une contagion qui bouleverserait à nouveau les données de la situation du Moyen-Orient, enjeu politique et économique majeur pour la paix mondiale.
Au moment où j’écris ce texte, bien des peuples arabes se libèrent de leurs peurs et montrent les limites de ce qu’ils toléraient pour qualifier publiquement leur inacceptable. La crise est encore loin d’être dénouée, mais elle m’offre l’occasion de quelques réflexions sur les risques qui pèsent sur la sécurité d’un monde devenu multipolaire et plus solidaire que jamais.
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