La décennie qui a suivi la fin de la guerre froide a été lourde de vicissitudes pour la Serbie. Sa relation à l’Otan en porte aujourd’hui les traces. Sans les masquer, la réflexion sur la posture de défense serbe vise aujourd’hui une intégration euro-atlantique progressive qui suppose un partenariat avec l’Otan.
L’ouverture de la mission serbe auprès de l’Otan
The opening of the Serbian mission to NATO
The ten years following the end of the Cold War were more than eventful for Serbia. Its relationship with NATO still bears the scars. Without trying to hide these consequences, Serbian defence thinking today is aiming towards a progressive Euro-Atlantic integration, which assumes a partnership with NATO.
La mission militaire de la République de Serbie auprès de l’Otan a commencé officiellement en septembre 2010 lorsque le général de brigade Nebojsa Djukanovic et deux militaires ont rejoint l’ambassadeur de Serbie, Branislav Milinkovic, à Bruxelles. Cette équipe préparait l’arrivée de sept autres officiers serbes pour compléter la structure de la mission militaire. Ainsi, le chef adjoint de la mission, les assistants terre, air et logistique ainsi qu’un officier de liaison seront installés à Bruxelles alors que les assistants pour la politique de la défense et la coopération militaire internationale ainsi qu’un secrétaire technique se trouveront à Mons et que Naples disposera d’un officier de liaison.
Vicissitudes
Au cours de ces vingt dernières années, des hauts et des bas ont marqué les relations entre l’Otan et la Serbie. Les relations ont été très détériorées en 1999 lors du bombardement de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), à l’époque constituée de la Serbie et du Monténégro. Les relations se sont améliorées à la suite de la défaite de Slobodan Milosevic, des changements politiques et de l’installation de la démocratie lors des élections du 24 septembre 2000. En avril 2002, le gouvernement de la RFY a pu commencer le processus d’adhésion au Partenariat pour la paix (PPP). Avant cette décision, il n’y avait pas de coopération officielle. Néanmoins, la présence des membres de l’Alliance en Bosnie et Herzégovine et au Kosovo pour les missions de paix a contribué à la mise en place de contacts réguliers sur la base des accords de paix de Dayton, de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’accord technique militaire de Kumanovo.
Un progrès important a marqué les relations mutuelles entre 2002 et 2006. Tout d’abord, la RFY a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée parlementaire de l’Otan ; ensuite une décision concernant la circulation aérienne de l’Otan au-dessus du territoire de RFY a été prise et un délégué a été nommé au sein de l’Otan. Toute une série d’événements a suivi : un accord sur l’ouverture des routes terrestres, la création du groupe Otan-Serbie pour la réforme du système de défense et l’ouverture du bureau de l’Otan à Belgrade. En juillet 2006 (la RFY n’existant plus), le Président et le chef d’état-major des armées de la Serbie ont participé à la réunion du Comité de l’Atlantique Nord. En novembre, au Sommet de Riga, la participation de la Serbie au PPP a été décidée. En décembre 2006, le président de la République de Serbie a signé à Bruxelles le document cadre de la participation au PPP, la Serbie en devenant alors officiellement membre. Une nouvelle dégradation des relations a eu lieu juste avant la déclaration unilatérale de l’indépendance du Kosovo, quand le Parlement serbe a validé la résolution de neutralité militaire. À la suite des élections, le nouveau gouvernement a décidé d’ouvrir la mission auprès de l’Otan, en novembre 2008, au moment de la signature de l’accord de confidentialité établissant la coopération dans le domaine de la formation des militaires, des policiers et des membres des autres structures de sécurité et d’administration.
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