Les armées sont aujourd’hui au cœur de réformes profondes déclenchées d’une part, par les nouveaux contrats opérationnels dictés par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et d’autre part, par les recommandations de la révision générale des politiques publiques. Commencées en 2008, elles doivent s’achever en 2015.

Se traduisant par une réduction d’effectifs de 54 000 hommes et la fermeture ou le transfert de nombreuses unités, ces réformes d’ampleur vont remodeler le paysage militaire français et donner une plus large place à l’interarmées. C’est notamment le cas pour le soutien des forces où, dans le cadre de la création des bases de défense (BdD), les unités affectées aux soutiens spécialisé et commun de chaque armée fusionnent dans des organismes interarmées. À l’issue, seul le soutien spécifique, c’est-à-dire propre aux moyens opérationnels des armées, restera du ressort de chacune d’elles. Les réformes doivent permettre un gain de 10 000 postes faisant passer de 35 000 à 25 000 les personnes chargées du soutien des armées.

Les réformes engagées qui, dans la situation contrainte des finances publiques d’aujourd’hui, visent à optimiser les capacités opérationnelles des forces et à dégager des gains budgétaires par une rationalisation du soutien, ne peuvent être remises en cause à ce stade. La création des BdD répond pleinement à cet objectif. Ces nouvelles structures devraient permettre d’annuler de nombreuses redondances, d’harmoniser les procédures et finalement d’offrir aux forces un soutien rénové et performant. Si les effets de ces réformes ne peuvent être ressentis qu’à moyen terme, il est capital que chacun s’y engage pleinement dès à présent, afin de contribuer à leur réussite. De même, comme l’a souligné récemment le Cema, les spécificités d’armée ne sont absolument pas remises en cause par ces réformes. L’efficacité des armées réside bien dans leur complémentarité. Chacune évoluant dans un domaine qui lui est propre, leurs actions étant en général combinées.