Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale définit l’Internet comme une infrastructure vitale. Des événements récents ont montré les liens systématiques entre les crises et les réseaux informatiques confirmant la place désormais prépondérante de l’Internet : à la fois source d’information mais aussi outil politique de propagande et de censure. Dans la société de l’information, l’Internet est devenu un des éléments structurants de la gestion des crises. Dans ce contexte mondialisé, quel peut-être le rôle des États ?

Les derniers mois de 2010 ont révélé, dans une improbable course-poursuite virtuelle, l’incapacité des États à juguler la publication d’informations classifiées, orchestrée par Wikileaks. Les premiers mois de 2011 ont vu se dérouler sous nos yeux la tragédie nippone, les révolutions libyenne et égyptienne : tragédie humaine et environnementale, révolutions de peuples assoiffés de liberté. Sous l’angle de la société de l’information, ces crises ont mis en lumière la place prépondérante de l’Internet.

Le Livre blanc l’a parfaitement décrit : « L’Internet est devenu vital au bon fonctionnement de nos sociétés ». Impérative nécessité économique mais aussi moyen politique et stratégique, le « réseau des réseaux » a pris une place éminente dans la vie des sociétés, notamment dans la gestion des crises. Formidable levier de communication mondialisée, c’est aussi un nouveau terrain d’affrontement propice aux influences, à la propagande et à la manipulation ; espace de souveraineté des États mais parfois aussi lieu d’échange mondialisé vitrine de toutes les émotions et qui peut échapper à toute gouvernance des nations. Autant de paradoxes d’un Internet devenu prépondérant dans la gestion des crises.