Dix ans après le début de la guerre, la coalition que dirige l’Otan n’a toujours pas clairement défini son ennemi et n’a pas vraiment énoncé ses objectifs stratégiques. Par conséquent, la stratégie en vigueur est toujours incertaine.
Quelle stratégie pour la guerre en Afghanistan ?
What strategy for the Afghan war?
Even after ten years of war, the NATO-led coalition has still not clearly defined its enemy nor has it really clearly stated its strategic objectives. As a result, current strategy is, to say the least, uncertain.
L’auteur s’exprime à titre personnel et n’engage pas le ministère de la Défense.
Depuis près d’une décennie, les forces occidentales sont engagées dans le conflit afghan. Régulièrement, la présence occidentale dans ce pays d’Asie centrale fait débat. Mais ce débat est tout relatif, tant il semble policé et limité, soucieux de ne pas créer de scission dans les opinions publiques. Pourtant, la stratégie occidentale en Afghanistan mériterait d’être clarifiée voire d’être vraiment définie. Ce processus intellectuel doit d’abord désigner clairement
l’ennemi que nous devons combattre, énoncer l’objectif stratégique de la guerre et enfin définir la stratégie à mettre en œuvre.
Quel ennemi ?
La première question concernant l’engagement occidental en Afghanistan devrait être la définition de l’ennemi. Or, dès 2001, l’ennemi a été mal défini. Les Américains ont décrété une « guerre mondiale contre le terrorisme » et leurs alliés leur ont emboîté le pas ; il suffit de se référer aux déclarations des pays européens pour constater que, dix ans plus tard, l’ennemi est toujours le terrorisme. Cette désignation est inepte. Car le terrorisme n’est pas un ennemi ; c’est une méthode de combat (aspect précédemment développé dans la RDN en octobre 2008). Il est compréhensible que, ponctuellement ou régulièrement, les ennemis soient désignés comme terroristes ; il est logique que, dans un but de propagande et de mobilisation des pays de la coalition, l’accent soit mis sur les crimes de l’ennemi. Mais, dans le cas du conflit afghan, il ne s’agit pas seulement de propagande. Le « terrorisme » est, et reste, l’ennemi officiel. Le problème majeur demeure que l’ennemi dans le conflit afghan n’a toujours pas été défini et désigné. Comment gagner une guerre quand, dix ans après son déclenchement, on ne sait toujours pas qui est l’adversaire ?
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