Une organisation, l’Union de l'Europe occidentale (UEO) disparaît, qui a joué un rôle décisif dans plusieurs épisodes de l’élaboration de la communauté de destin et d’intérêts de l’Europe. Abordant résolument les questions de sécurité et de défense, elle laisse derrière elle un héritage utile qui a servi l’actuelle PSDC et quelques convulsions mais laisse orphelin le parlementarisme européen.
La fin de l’Union de l'Europe occidentale (UEO) et l’avenir de l’interparlementarisme
The end of the WEU and an inter-parliamentary future
The Western European Union is on its way out. It has played a decisive role in several episodes of the construction of Europe and its common destiny, maintaining a firm approach to questions of security and defence. The WEU’s heritage is seen today in the CSDP and the discussion that surrounds it, but has left aside European parliamentary aspects.
C’en est joué. À la fin de ce mois de juin 2011, la seule organisation historique européenne attachée à la sécurité et la défense va s’effacer. La disparition d’une organisation internationale est assez rare pour être soulignée même si l’Union de l’Europe occidentale (UEO) fut affublée du titre de « Belle au bois dormant » entre ses quelques réactivations, prouvant par là même une sorte d’indifférence des capitales à son égard. Le « Phénix renaissant de ses cendres » ne peut plus symboliser cette organisation depuis l’avertissement du Sommet UEO de Marseille en décembre 2000 qui vit les dix États-membres à part entière préciser les transferts de fonction au profit de l’Union européenne, de l’Otan, en maintenant temporairement une structure résiduelle symbolique sans pertinence ni influence politique.
Cependant, l’UEO a pu être considérée comme une « coopération renforcée » de dix États-membres de l’Union européenne (les membres de l’UEO à part entière) et un garde-fou par son article V de défense collective, tant que l’UE n’avait pas adopté et ratifié le Traité de Lisbonne qui reprend à son compte une clause de défense collective, bien que sous une forme atténuée vis-à-vis de celle de l’UEO.
Nous ne referons pas l’histoire de l’UEO, une littérature existe à ce sujet. L’acte funèbre est dit et la fin de l’organisation fut tout sauf élégante, entre atermoiements, pressions nationales, instrumentalisation et marginalisation par les diplomaties nationales mais aussi par les poids lourds que sont l’Alliance atlantique, dans un premier temps de son histoire et l’Union européenne, par la suite. Trois processus d’affaiblissement et de décrédibilisation de l’UEO furent à l’œuvre. Ente 1948 et 1960, ce fut le processus de dessaisissement de l’organisation, puis celui d’une UEO « se reposant » à l’ombre de l’Alliance. De 1980 aux années 90, ce fut la domination subtile de l’Otan et de l’UE par la prégnance culturelle atlantique, l’influence hexagonale et le retournement « hiérarchique » de l’UE (via les traités). Enfin, après 1999, fut observé le processus de « déstructuration » de l’UEO par les instances de l’UE et l’appui des capitales au profit de la PESD/PSDC.
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