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  • Revue n° 741 Juin 2011
  • Le chant du sabre et du sang

Le chant du sabre et du sang

Philippe Boulanger, « Le chant du sabre et du sang  » Revue n° 741 Juin 2011 - p. 192-194
Auteur(s) de l'ouvrage : Fatima Bhutto (traduit de l’anglais – Pakistan – par Sophie Bastide-Foltz ; Éditions Buchet Chastel, 2011 ; 420 pages

Le chant du sabre et du sang

La jeune fille est brillante et courageuse. Elle est née à Kaboul, mais elle n’est pas afghane. Elle est issue d’une famille féodale de Karachi. Elle est journaliste et écrivain, mais elle baigne dans la politique depuis son enfance. Dans sa famille, les membres éminents ne meurent jamais de mort naturelle et dépassent rarement le cap de la cinquantaine : sa tante, son oncle et son père ont été assassinés dans des conditions encore non élucidées qui l’ont profondément marquée. Or, la trajectoire de cette famille sert de fil rouge à une (en)quête personnelle qui éclaire, à maints égards, l’histoire tragique d’un pays au cœur des enjeux géopolitiques mondiaux. Plus qu’une biographie autocentrée, Le chant du sabre et du sang de Fatima Bhutto est une plongée dans les eaux troubles de la politique au Pakistan.

L’histoire des Bhutto se déroule entre la région du Sind au Pakistan et le monde, entre le 70 Clifton, la maison familiale à Karachi, et l’exil. Elle est inséparable de l’histoire du Pakistan, agitée, instable, violente ; et la grande famille Bhutto, aux premières loges de l’Histoire et de la politique, comme les Kennedy aux États-Unis, auxquels on les compare avec empressement, a, ces quarante dernières années, résisté à l’oppression, ardemment milité pour le socialisme, conquis le pouvoir, sombré dans la corruption, côtoyé la mort. Fatima Bhutto est la fille de Mir Murtaza Bhutto, assassiné en 1996, nièce de Shahnawaz et Benazir Bhutto assassinés respectivement en 1986 et en 2007, petite-fille de Zulfikar Ali Bhutto, assassiné en 1979.

Fatima Bhutto relate et explique les cycles qui scandent cette double trajectoire familiale et politique, en prenant soin de s’effacer devant les acteurs, les enjeux, les rivalités. La grande figure des Bhutto est, bien sûr, celle de Zulfikar Ali Bhutto, fondateur du Parti populaire pakistanais (PPP), une formation d’inspiration socialiste créée en 1967, et président de la République (1971-1973) puis Premier ministre (1973-1977) du Pakistan. Socialiste respecté, responsable politique conscient de la nécessité de ménager les États-Unis et de la possibilité de pouvoir compter sur l’appui de la Chine, contemporain d’Indira Gandhi avec laquelle il parvient à apaiser les relations entre l’Inde et le Pakistan, Bhutto est renversé en 1977 par le général Zia ul-Haq, qu’il avait promu. Emprisonné à la prison de Rawalpindi, il est torturé puis pendu en 1979.

Son fils aîné, Murtaza, naît en 1954, de l’union de Zulfikar Ali et Nusrat, d’origine iranienne. Entre l’arrestation de leur père et son exécution en 1979, Murtaza et son frère Shahnawaz parcourent le monde en tentant d’alerter l’opinion publique sur la tragédie que subit leur père et sur le caractère autoritaire de la junte pakistanaise. Ils animent le comité « Sauvez Bhutto ». Le père assassiné, les deux frères basculent dans la clandestinité, que le général Zia cherche vainement à dénicher et que la grande sœur Benazir désapprouve. En exil à Kaboul, ils se convainquent que seule l’action de guérilla peut renverser la dictature du général Zia. Ils forment l’Armée de libération populaire (ALP), avant de devoir quitter l’Afghanistan suite à l’invasion soviétique, qui rend les frères Bhutto indésirables à Kaboul.

C’est dans cette ville martyrisée que Fatima voit le jour, le 28 mai 1982. Fille de Murtaza et de Fowzia, qui disparaît vite de sa vie, elle connaît elle aussi l’exil en France et surtout en Syrie, avant de pouvoir rejoindre, avec son père, le Pakistan. La famille Bhutto se retrouve à Nice entre 1984 et 1986, où un nouveau drame la frappe : Shahnawaz, le jeune frère qui avait accompagné Murtaza aux quatre coins du monde, est retrouvé mort dans sa chambre, sans doute empoisonné. Le père de Fatima n’encaissera jamais vraiment cette perte. À Damas, Fatima et Murtaza reçoivent l’hospitalité du président syrien, Hafez Al-Assad, et accueillent dans la famille Bhutto une jeune Libanaise en exil prénommée Ghinwa, que Murtaza épouse en 1989. Elle jouera pleinement le rôle de mère auprès de Fatima.

Le 20 septembre 1996, Murtaza Bhutto est assassiné à Karachi, dans sa voiture et en compagnie de ses gardes du corps. Il venait juste d’être élargi de la prison de Landhi, après avoir regagné le Pakistan pour suivre les traces de son père et se présenter aux élections, avec succès. Fatima Bhutto ne cache pas qu’une rivalité sourde opposait son père et sa tante dans la quête de légitimité politique au sein du PPP. Elle explique pourquoi Murtaza accepte de s’effacer devant Benazir, jusqu’en 1993. Alors, l’heure du retour approche : soutenu par Ghinwa, qui prépare le terrain, Murtaza Bhutto rentre au pays et (re)devient, après seize années d’exil marquées par la douleur, la calomnie et le risque, l’héritier incontestable du PPP. Trois ans après, il est assassiné.

Prétendre que pèse sur son assassinat un doute quant à l’implication directe de sa sœur, Benazir, alors Premier ministre pour la seconde fois, est peu dire. Fatima cherche à joindre sa tante le soir de l’assassinat de son père, mais elle n’y parvient pas. Elle conclut que Mir Murtaza Bhutto était, au fil des années, devenu un rival sérieux pour Benazir, qui avait transformé le PPP en machine de guerre à son service exclusif. Benazir Bhutto est finalement assassinée en décembre 2007, dans des circonstances encore obscures. À plusieurs reprises, Fatima décoche quelques flèches assassines au mari de Benazir, Ali Asif Zardari, président du Pakistan depuis septembre 2008, qui a arraché le flambeau au clan Bhutto.

Au fil du récit, le lecteur est gagné par l’émotion palpable, mais toujours contenue, de la jeune femme, ce qui rend le récit d’autant plus fort et la narratrice d’autant plus attachante. Il croise des personnalités publiques comme le politologue Samuel P. Huntington ou l’avocat Vergès. Il comprend que Benazir Bhutto, de laquelle la jeune Fatima était très proche, Premier ministre à deux reprises (1988-1990 et 1993-1996), a été sous le contrôle de l’armée et du renseignement pakistanais et a sombré dans la corruption et le népotisme. C’est peu dire que Fatima la soupçonne d’être à l’origine de l’assassinat de son père. L’une des dernières Bhutto n’a pas encore fait la paix avec sa famille, et avec elle-même. ♦

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