L’armée populaire de libération de la Chine, deuxième puissance économique mondiale, est mal connue dans ses missions, ses structures, ses moyens. L’auteur nous procure une série de repères utiles pour apprécier ses capacités opérationnelles actuelles qui sont encore limitées.
La Chine et sa défense
China and its defence
China is the second largest economic power in the world, yet the roles, structures and resources of the People’s Liberation Army are little known. The author offers a selection of key reference points to help us appreciate its current operational capabilities, which remain limited.
La Chine, désormais seconde puissance économique mondiale, juste derrière les États-Unis l’hyperpuissance installée depuis la chute du mur de Berlin et juste devant le Japon depuis 2010, est une nouvelle hyperpuissance avec sa superficie de 9 562 000 km², sa population de 1 354 millions d’habitants et sa croissance économique d’environ 10 % tout au long de l’année 2010, après une décennie de croissance tout aussi élevée.
Toutefois, la République populaire de Chine (RPC) demeure un État socialiste soumis à un parti unique, le Parti communiste chinois (PCC). Son armée, l’Armée populaire de libération de la Chine (APLC), créée le 1er août 1927, constitue ainsi une phalange docile au service de la politique du Parti. La Commission militaire centrale du PCC et la direction de la RPC sont en effet constituées des mêmes personnes : Hu Jintao, président de la RPC est aussi le président de la Commission militaire centrale, tandis que deux généraux d’armée occupent les postes respectifs de 1er vice-président et de 2e vice-président, ce dernier étant aussi le responsable de la politique de l’emploi dans l’armée. Les autres membres de la Commission sont aussi les directeurs des quatre départements généraux de l’APLC (le département général de politique générale, le département général de l’intendance, le département général de l’équipement et le département général du commandement), les généraux commandants en chef de l’Armée de terre, de la Marine, de l’Armée de l’air et du 2nd corps d’artillerie (appellation officielle des Forces nucléaires stratégiques chinoises), le responsable du renseignement militaire, celui des relations internationales au ministère des Affaires étrangères et le ministre de la Défense. Le ministre de la Défense n’est plus vice-président de la Commission militaire centrale depuis le 17e congrès du PCC.
La politique de défense nationale affichée par le pouvoir chinois établit une politique défensive au niveau militaire mais de plus en plus offensive économiquement. Ainsi pour le PCC, dans un contexte de population importante, de développement régional déséquilibré et de niveau de richesse encore faible, cette politique doit contribuer à la modernisation du pays et à l’édification économique de l’État. Le premier objectif de cette politique est certes de « sauvegarder la sécurité et l’unité de l’État » (inscrit dans la Constitution de la RPC), mais cela signifie tout à la fois pour le PCC résister à une invasion et assurer le développement économique national.
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