Dans cette prise de position engagée, l’auteur nous met en garde sur une lecture décalée de la modernisation chinoise quand elle est analysée comme une menace pour les puissances établies. Il recommande de mieux prendre la mesure de son activisme entrepreneurial actuel et de contribuer sans arrière-pensée à son développement.
La Chine et nous : vers des partenariats de longue portée ?
China and us: towards enduring partnerships?
In this forthright expression of his opinion, the author warns us against ill-informed interpretation of Chinese modernisation when it is seen as a threat to the established powers. He recommends that more account be taken of its current entrepreneurial activism and that we should contribute to its development with no hidden agenda.
Beaucoup de nos journalistes, jusqu’à cette année, présentaient la Chine comme un pays incertain, peuplé d’ouvriers-paysans misérables et soumis à la dictature d’un parti férocement marxiste et belliqueux. Certains s’extasiaient devant une croissance qu’ils estimaient miraculeuse. D’autres s’effrayaient de dangers imaginaires. On perdait pied dans les remous de ces idées reçues sur un immense pays dont on reconnaissait la sagesse en oubliant ses dimensions.
Les brumes de l’actualité laissant percer des vues mieux ajustées, tout invite aujourd’hui à se demander par quelle aberration tant d’observateurs ont gâché tant de talents pour obscurcir durablement l’émergence d’une aussi grande puissance ? Car c’est un fait que les meilleurs augures ne l’avaient pas annoncée. En 1967, ni Le Défi américain de Jean-Jacques Servan Schreiber ni les stratèges américains de la Rand Corporation, pas plus que ceux du Hudson Institute, ne jugeaient la Chine capable de passer, à l’horizon de l’an 2000, de la catégorie des pays sous-développés à celle des pays industrialisés…
Quarante années plus tard, quantité d’institutions internationales, d’une compétence affirmée, annonçaient très sérieusement que la Chine se développait trop vite et ne tarderait pas à perdre pied : c’était en 2007, l’année où se nouaient tous les fils qui allaient enfermer le monde « occidental » dans une crise majeure… que la Chine traverserait sans trop d’encombres.
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