Dans la 4e partie de son portrait de « la plus grande Chine », l’auteur s’attarde sur les relations internationales. Il commence par la 1ère conquête de la Chine moderne, le Tibet, puis détaille chaque relation avec les différents partenaires de la Chine : Russie, États-Unis, Japon, Birmanie, Grande-Bretagne, France, Vatican. Il termine sur la relation privilégiée que les Chinois sont entrain de nouer avec les pays oubliés des relations internationales d’Afrique et d’Asie.
La plus grande Chine : la politique extérieure (août-septembre 1956)
Depuis vingt siècles, la Chine s’est, tour à tour, dilatée, contractée. L’empire des T’ang étendit, il y a mille ans, la puissance chinoise jusqu’en Asie centrale, sans négliger la péninsule indochinoise. Après la chute des T’ang, il y eut rétraction. Mais, au XIIIe siècle, les Mongols installés à Pékin projetèrent la Chine en dehors de ses frontières naturelles. Au XIXe siècle, on voyait de nouveau une dynastie étrangère, la mandchoue, reconquérir les oasis musulmanes tombées sous l’influence russe. Disposées en deux demi-cercles autour du bassin du Tarim, elles forment le Sin-Kiang, la « nouvelle frontière ». Aujourd’hui la République populaire est en pleine expansion. Voudra-t-elle rejoindre les avant-gardes, les quelque dix millions de Chinois dispersés en Indochine et dans les îles du Sud ? Ces Chinois de la diaspora se réclament davantage de Pékin que de Moscou, si l’on excepte le Nord-Vietnam.
Première conquête : le Tibet
Décembre 1950 : la République annonçait qu’elle dirigeait une armée vers Lhassa. On devait se rendre à l’évidence : par des pistes et des sentiers de chèvres (1) (zigzags à 3 000 mètres d’altitude, sur un parcours, de 2 000 kilomètres), cinquante mille soldats avaient atteint la capitale tibétaine. Répartis en petits postes ils commandent, des hauteurs himalayennes, trois cents lieues de frontières. Leur ravitaillement est assuré par les caravaniers qui montent de l’Inde.
La Chine, certes, ne bascule pas pour autant sur la plaine du Gange ; mais le bruit de ces avancées retentit dans les chancelleries, les conférences et dans l’Asie entière. Le succès de l’expédition frappait les esprits, confirmait une grandeur. D’autres raisons que de prestige avaient motivé l’intervention :
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