Au moment où la piraterie maritime et les tensions sur les flux commerciaux s’étendent à de nouvelles zones géostratégiques, c’est tout le système des transports et de la sécurité des approvisionnements énergétiques européens qui est en question et doit être révisé. Le géoéconomie en construction va-t-elle modifier la géopolitique de demain ? L’Union européenne et la France, agissent comme des acteurs clefs de la géopolitique et de la géostratégie du XXI^e siècle. Aussi, les approvisionnements critiques ⁽¹⁾ dont ils dépendent connaissant des évolutions nécessitant une analyse approfondie des vulnérabilités stratégiques ⁽²⁾ qu’ils présentent au regard des risques ⁽³⁾ et des menaces ⁽⁴⁾ qu’ils subissent. 

La sécurité des approvisionnements critiques et particulièrement énergétiques est une priorité pour la France ⁽⁵⁾ et l’UE qui nécessite une coopération internationale et des partenariats public-privé, bien au-delà de l’UE à 27. L’Otan, les 5-6 mai 2010, précisait que « la sécurité ne concerne pas uniquement la stabilité et la fiabilité de la fourniture d’énergie, la diversification des itinéraires, des fournisseurs et des ressources énergétiques, et l’interconnexion des réseaux, elle a également trait à la mise en application de mesure de sauvegarde de l’environnement et de protection des infrastructures énergétiques critiques » ⁽⁶⁾. Ainsi l’Union européenne cherche à mettre en place une politique commune afin de sécuriser ses approvisionnements énergétiques ⁽⁷⁾. Il est donc impératif de briser l’oligopole énergétique européen et de rendre compatible une politique industrielle européenne sécurisée et une ouverture des marchés à la concurrence. Les vulnérabilités stratégiques des approvisionnements critiques peuvent-ils déstabiliser l’édifice fragile de l’Union européenne ?

Pour tenter de répondre à cette question, trois temps sont ici examinés : une prise conscience en forme d’électrochoc ; une anticipation des ruptures stratégiques ; de l’affront au partenariat.