États-Unis - Politique étrangère américaine
Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, le temps des commémorations invite les Américains à définitivement tourner la page de la guerre contre le terrorisme. Qu’en est-il au niveau politique ? Les États-Unis rencontrent des difficultés dans la redéfinition de leur posture stratégique post-11 septembre, difficultés qui transparaissent encore au plan transatlantique au terme de la phase purement militaire de la campagne libyenne ; mais aussi en Afghanistan et en Irak à l’horizon d’un retrait en 2014-2015 ; en Asie-Pacifique avec les incertitudes du dialogue sino-américain ; et enfin à Washington même, où l’avenir des forces dépend de la guerre des chiffres.
Grande stratégie : théorie et pratique
Dès 2009, il apparut que l’équipe d’Obama cherchait à rapatrier puis redéployer la puissance suivant de nouveaux axes, et qu’elle éprouvait des difficultés à expliquer sa stratégie au peuple américain (1). Chacun comprenait la nécessité de sortir de l’ère Bush, mais la gestion de son héritage posait problème. La « GWOT » avait légitimement bouleversé l’ordre des priorités. Elle risquait néanmoins de détourner les États-Unis des enjeux systémiques affectant davantage leur leadership. Les déploiements d’Irak et d’Afghanistan ne pouvaient s’achever à court terme, moins d’ailleurs à cause des risques terroristes qui leur étaient associés que des enjeux stratégiques plus vastes qu’ils recouvraient désormais. En outre, au plan domestique, réduire la voilure de la GWOT et des deux guerres en cours ne devait pas laisser le peuple penser que l’heure d’un retrait global avait sonné.
Ainsi, la guerre contre la terreur entretenait une ambiguïté devenue coûteuse mais y mettre fin brutalement en actes, sinon en paroles, ne contribuerait pas à clarifier la posture stratégique américaine.
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