Une première livraison a postulé que le développement des robots de combats devait être anticipé par la recherche opérationnelle. Sans préjuger de ses conclusions, l’auteur propose ici quelques pistes de réflexion sur les caractères les plus probables d’une première génération de robots. Une troisième livraison étudiera les conséquences tactiques, psychologiques et éthiques de leur introduction dans le combat.

Les caractéristiques majeures des robots sur lesquelles nous nous proposons de réfléchir sont la fonction, la dimension, l’apparence, le rayon d’action et la vitesse, qui laissent entrevoir que la furtivité s’imposera comme un problème crucial posé aux concepteurs.

La fonction : « agresseur », « capteur », « serviteur »

Commençons par établir que, au vu de la technologie actuelle et de son évolution prévisible, le problème posé aux développeurs de système n’est pas la capacité d’agression. On sait très bien tuer et neutraliser, à toutes distances raisonnables, avec une précision qui devrait atteindre bientôt ses limites fonctionnelles. En effet, dès lors qu’on sait limiter et presque annuler le dommage collatéral, sous réserve d’employer la munition idoine au moment requis, il n’y a plus d’impératif à améliorer la précision intrinsèque d’un système d’armes. On a la précision suffisante. Aujourd’hui, c’est le cas ou presque le cas. Au moins dans une phase initiale de la robotisation du champ de bataille, on peut supposer que les robots à venir rempliront l’une des trois fonctions suivantes : agresseur (robot armé), capteur/senseur, serviteur (robot de servitude).