Billet - Gare au gorille
On se perdrait facilement dans les voiles où se dissimulent les femmes musulmanes : hijâb, niqâb, burqu’, khumur, on en passe ! Retenons donc hijab pour le voile de tête et burqa pour la housse intégrale. Le premier ne devrait pas nous tracasser. Nos mères se couvraient d’une mantille pour entrer à l’église, selon la recommandation de Paul (Première épître aux Corinthiens, 1 14. « À cause des anges »). Sans doute le hijab est-il devenu dans nos cités signe de reconnaissance, plus facilement arboré que la kippa et plus visible que la croix que portaient autrefois nos jeunes filles. Mais laissons cela aux malheureux qui sont en charge de notre identité et venons-en à la burqa. Le malaise que son usage suscite doit être tiré au clair. La burqa ne laisse voir que les yeux, et souvent à travers un grillage de prison. C’est plus qu’il n’en faut, dira-t-on, pour troubler les fripons. Les femmes houssées le savent, qui rehaussent l’éclat de leurs prunelles de maquillages coquins. Mais c’est de visage qu’il s’agit. Robert Redeker a récemment rappelé que sa mobilité expressive est le propre de l’homme, par quoi il entre en communication avec ses semblables. Sans visage, ou celui-ci confisqué par le mari, la femme, hors la chambre, n’existe plus. Pas besoin de loi nouvelle pour interdire la chose, le bon sens y suffit.
Le bon sens, qu’on croyait bien partagé, manquerait-il aux musulmans ? Il ne manque pas au Prophète qui, sur injonction divine, s’exprime là-dessus avec une sage mesure. À trois reprises (Coran, XXIV 31 et 60, XXXIII 59), il conseille la discrétion aux épouses des croyants, afin de décourager les importuns. En somme, et le contexte dans lequel sont « tombés » ces versets le confirme, il s’agit de prévenir, par un comportement modeste, le harcèlement sexuel. Certes, nous autres sommes aujourd’hui dans des dispositions inverses. Pourtant, entre le string et la burqa, il y a place pour un compromis acceptable. Les bigots de l’islam n’en veulent pas. Détournant les règles bénignes que le Coran suggère, ils tiennent leurs compagnes à l’écart du commun des mortels. Pourquoi donc ces disciples ignares font-ils école ? C’est que les musulmans ordinaires ont beaucoup de considération pour le sexe des hommes, considération que justifie la vigueur bien connue dont leur prophète a fait preuve. Le désir masculin, renforcé par les frustrations qu’engendre la rigueur des mœurs avant et hors mariage, est si redoutable que nul ne saurait, si les circonstances s’y prêtent, y résister. Attention les filles : gare au gorille !