Le Casque et la Plume
Le Casque et la Plume
Fort de son expérience militaire ainsi que littéraire (il est conseiller de rédaction de la Revue Défense Nationale), le colonel Olivier Kempf nous fait partager dans son premier livre, Le casque et la plume, l’envers du décor militaire.
De nos jours, que l’on soit civil ou militaire, nous évaluons notre réussite au nombre d’hommes que nous avons sous nos ordres. Mais toute la difficulté à présent est d’en tirer le meilleur parti, pour plus d’efficacité et pour l’épanouissement de tous. C’est ce que tente de nous transmettre le colonel Kempf.
Ce livre n’est pas une banale description du métier de militaire ou une liste de bonne conduite. Son style épistolaire nous transporte à la place du capitaine débutant et nous permet d’évoluer avec lui. Certes ces lettres thématiques sont adressées à un militaire, mais ce livre s’adresse aussi aux civils. Au lieu d’un jargon technique, le lecteur est confronté à une réflexion sur la vie de soldat, un métier méconnu du grand public depuis la fin du service militaire. Loin des nombreux préjugés sur ce monde, cet ouvrage nous présente un côté humaniste de l’armée, peut être un peu trop idéalisé, même si la première préoccupation d’un commandant reste ses hommes.
Les thèmes évoqués, extrêmement variés, nous rappellent qu’un commandant à sous ses ordres l’équivalent d’une petite société, avec les mêmes problèmes que les civils (relations sexuelles, drogue, alcool, réforme et suppression de nombreux postes…) avec en plus les désagréments de l’uniforme (hiérarchie, punitions, administration…). De plus des points sensibles du métier sont abordés, comme la relation du soldat avec la mort, la sienne, celle de son camarade, mais aussi celle qu’il doit infliger à un autre homme.
Cette intrusion dans la vie quotidienne des soldats permettrait aux jeunes en particulier (souvent fâchés avec cette institution), de mieux comprendre ce monde à part. Les nombreux exemples tirés des expériences de l’auteur rendent ce livre plus attractif et vivant.
Ces lettres préparent donc les commandants et les aident à « lever la tête au-dessus de l’horizon ». Ces conseils judicieux valent aussi pour les managers civils qui ont (même si le colonel Kempf s’efforce de nous montrer qu’un militaire n’a rien d’un manager) de nombreux points communs avec eux. On touche ici l’une des missions traditionnelles, sans doute l’une des plus belles de l’armée : faire grandir les hommes, sans distinction aucune. ♦