L'économie espagnole et les accords hispano-américains
Après bien des difficultés une formule a été trouvée au mois d’octobre dernier pour organiser la Défense de l’Europe. On sait que, seule parmi les grandes nations de l’Europe occidentale, l’Espagne n’a pas été signataire des accords de Paris. On en connaît les motifs d’ordre idéologique qui, vraisemblablement, ne résisteront pas, dans les années à venir, aux nécessités stratégiques. Ces dernières sont apparues si impératives au gouvernement de Washington, que, dès le mois de septembre 1953, les accords hispano-américains mettaient fin à l’isolement international de la nation espagnole. Il est facile de prévoir que ces accords ne constituent qu’une étape et que, tôt ou tard, l’Espagne sera appelée à entrer dans le concert européen.
Dans une interview donné en octobre 1952 à l’envoyé spécial d’un journal espagnol, le maréchal Juin déclarait : « Il faut compter avec l’Espagne dans la défense de l’Europe. Elle devrait faire partie de tous les organismes défensifs continentaux de l’armée européenne comme des autres. Il n’y a pas de véritable Europe sans l’Espagne, ni sans l’Afrique du Nord. Il s’agit là d’un tout géographique politique et stratégique : les Romains le savaient bien. »
Étant donné cette perspective, il est intéressant de connaître ce que représente la contribution économique que l’Espagne est susceptible d’apporter à la communauté européenne.
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