Institutions internationales - Des braises idéologiques sous le suffrage universel ? - Élargissement et approfondissement de l'Union européenne de nouveau en question
Hourra pour l’Europe ! clame-t-on : le commandement de la force de paix au Kosovo est confié, à partir de ce mois d’avril, à l’eurocorps. Notons d’abord que son appellation est fâcheusement calquée sur l’Afrikakorps du général Rommel ; observons ensuite que cet eurocorps (formé par la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et le Luxembourg) a adopté l’anglais comme langue opérationnelle. Comme tout ne va pas au mieux au Kosovo, l’Otan se décharge sur ses alliés, restant entendu que ni le français, ni l’espagnol, voire l’allemand, n’auront autorité en matière de communication : à vous de disposer du terrain, sachant que vous serez écoutés. C’est ce qu’un diplomate de Bruxelles considère comme une « crédibilité internationale des États européens » !
Des braises idéologiques sous le suffrage universel ?
L’Autriche a mal voté. Avec ses huit millions d’habitants et son shilling, la voici qui indispose l’Union européenne. La démocratie a ses humeurs que son système électoral ne refrène pas toujours. Heureusement il y a les gardiens du temple, à commencer par l’Allemagne dont le chancelier crie au loup en avançant avec aplomb : « L’immixtion est un processus normal entre partenaires, c’est l’expression d’une politique intérieure européenne » (dans Die Zeit). Plus pondéré, M. Hubert Védrine se contente d’affirmer notre droit « à porter une appréciation sur ce qui se passe chez nos partenaires ».
Le désappointement a entraîné la précipitation. Le Parlement européen a sommé la Commission d’appliquer à l’Autriche les clauses du traité d’Amsterdam avant même que Vienne eût contrevenu à ses engagements ou violé les droits fondamentaux qui y sont inscrits ! De plus, on a fait fi de l’obligation d’entendre la défense du pays incriminé : deux entorses d’importance aux règlements.
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