L'Allemagne et le réarmement
La ratification, le 27 février, par le Bundestag, des accords de Paris, implique automatiquement le réarmement de l’Allemagne. Mais cette décision va soulever, dans son application, des difficultés d’ordre politique, moral et matériel qui exerceront une influence sur la cadence de la réorganisation militaire allemande. L’opinion divisée sur le réarmement, le reste sous la forme de la nouvelle armée et surtout sur la priorité à donner aux deux grands problèmes nationaux : la réunification et le réarmement ; ce dernier qui soudera davantage l’Allemagne à l’Occident risque de gêner la solution du premier.
L’opposition aura encore l’occasion de se manifester au moment du vote des lois militaires ; il est donc intéressant de connaître les grands mouvements d’opinion qui tenteront peut-être, le moment venu, de retarder la mise sur pied des douze divisions allemandes ?
Le Parti social-démocrate exige la réalisation de l’unité allemande avant tout. Il n’est pas opposé à l’organisation de la défense nationale et ne préconise pas l’objection de conscience. Les explications de ses chefs [Erich] Ollenhauer, Carlo Schmid et [Wilhelm] Mellies sont parfois embarrassées, car ils réclament à la fois des négociations avec l’U. R. S. S. avant la ratification des accords de Paris et affirment leur anticommunisme sans réserve. Carlo Schmid a déclaré à Düsseldorf en janvier dernier que son parti appliquera loyalement les accords de Paris s’ils sont votés par une majorité constitutionnelle.
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