Organisations internationales - L'ONU au seuil du XXIe siècle : le sommet du millénaire
Créée le 26 juin 1945, l’Organisation des Nations unies avait célébré sans grand enthousiasme son 50e anniversaire, le 24 octobre 1995, en adoptant une déclaration lénifiante et un peu trop consensuelle pour refléter les défis qu’elle devait affronter après la guerre froide, à commencer par celui de son inévitable et indispensable réforme.
La réunion au sommet du Conseil de sécurité avait abordé le problème dans la déclaration du 31 janvier 1992 en demandant au secrétaire général B. Boutros Ghali d’élaborer « une étude et des recommandations sur le moyen de renforcer la capacité de l’organisation dans les domaines de la diplomatie préventive, du maintien et du rétablissement de la paix et sur la façon d’accroître son efficacité, conformément aux dispositions de la Charte ». D’où l’Agenda pour la paix publié peu après et son Supplément présenté en 1995. Deux autres Agendas seront rédigés par le secrétaire général : le deuxième sur le développement en 1994 et le troisième sur la démocratisation en 1996. Concernant l’idéologie, la trilogie de Boutros Ghali (paix-développememnt-démocratisation) à laquelle il faut ajouter les droits de l’homme, est devenue la stratégie officielle de l’Organisation pour construire la sécurité et la stabilité sur des bases autres que celles de la paix par la peur, la confrontation et la dissuasion nucléaire. La fin de la politique des blocs et la disparition du système bipolaire dominé par deux superpuissances permettaient bien des espoirs. Cinq ans plus tard, à l’automne 2000, année du millénaire, la réforme de l’Onu reste à faire, mais les textes adoptés et présentés vont dans la bonne direction pour moderniser et adapter l’Organisation à ses nouvelles fonctions dans un environnement international en pleine mutation.
Le nouveau secrétaire général, Kofi Annan, a pris des initiatives pour réformer la bureaucratie onusienne d’une part, et pour définir le rôle de l’Onu au XXIe siècle d’autre part. Sous cet angle et d’un point de vue conceptuel, l’an 2000 est une bonne année pour l’avenir du système onusien. On renverra le lecteur à deux documents adressés par le chef du secrétariat aux États membres qui alimenteront la réflexion et stimuleront les débats parce qu’ils abordent les « problèmes les plus pressants auxquels les peuples du monde doivent faire face et qui relèvent de l’Onu, parce qu’ils proposent des priorités à envisager et qu’ils contiennent des recommandations sur les mesures qui pourraient être prises lors du sommet du millénaire pour faire renaître l’espoir et changer la vie ».
Il reste 76 % de l'article à lire