Asie - Inde : les nationalistes hindous au pouvoir
Après avoir fait tomber deux fois depuis 1996 le gouvernement de gauche qu’il soutenait, sans y participer, le Parti du Congrès n’a pu empêcher le Bharatiya Janata Party (BJP) d’arriver à nouveau en tête, sans pour autant obtenir de majorité absolue. Après avoir constaté que le Parti du Congrès n’était pas en mesure de constituer autour de lui une majorité au Parlement, le président de la République a chargé Atal Behari Vajpayee de former un nouveau gouvernement avec dix-huit petits partis nationaux ou régionaux.
À l’issue des élections du 15 mai 1996, le Bharatiya Janata Party (BJP), parti nationaliste hindou, était sorti vainqueur avec 160 députés élus. Son président Lal Krishna Advani étant alors inculpé dans une affaire de pots-de-vin (il a depuis été innocenté), c’est Atal Behari Vajpayee qui fut désigné au poste de Premier ministre. La coalition de tous les autres partis l’empêcha d’obtenir un vote de confiance. Au bout de treize jours, il dut renoncer. Le 1er juin, D. Deve Gowda, à la tête d’une alliance du Front uni, regroupant treize partis politiques nationaux ou régionaux du centre et de gauche, y compris les communistes, devenait Premier ministre avec l’appui, sans participation, du Parti du Congrès. Ce dernier lui retira son soutien le 30 mars 1997 et demanda au président de la République d’être chargé de former un nouveau gouvernement. Sitaram Kesri, président du Congrès depuis le 21 septembre 1996, âgé de 78 ans, trésorier du parti pendant dix-sept ans, était impatient de prendre le pouvoir. Officiellement, ce sont la diplomatie et la politique économique de Deve Gowda qui justifièrent le retrait du soutien du Congrès. Le 11 avril 1997, le gouvernement était mis en minorité par 158 voix contre 292. Devant le refus de plusieurs composantes du Front uni, en particulier les communistes, il renonça pour éviter des élections dont chacun s’accordait à dire qu’elles seraient remportées par le BJP. Le 18 avril, le Parti du Congrès faisait savoir qu’il soutiendrait un nouveau gouvernement de centre gauche dirigé par une autre personnalité que Deve Gowda.
C’est ainsi que, le 21 avril, Inder Kumar Gujral, 77 ans, devint Premier ministre, avec, à nouveau, le soutien sans participation du Parti du Congrès. Dès le mois de juillet 1997, nous annoncions que ce gouvernement ne pourrait tenir longtemps (1). En novembre, la publication du rapport sur l’assassinat de Rajiv Gandhi le 21 mai 1991 par des indépendantistes tamouls du Sri Lanka dévoila (ce que chacun savait) que des cadres du parti DMK, du Tamil Nadu, étaient impliqués dans cet assassinat. Le Parti du Congrès exigea que le DMK soit expulsé de la coalition du Front uni. Devant le refus de celui-ci qui voulait reporter sa décision après celle de la justice, le Congrès retira à nouveau son soutien au gouvernement, provoquant la démission de Gujral, le 28 novembre 1997. Ayant constaté qu’aucun des trois grands blocs n’était en mesure de gouverner, le président de la République se vit contraint de dissoudre la Chambre basse (Lok Sabha) et il fixa les nouvelles élections dans la période du 16 février au 7 mars 1998.
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