Aéronautique - Afrique : les forces aériennes françaises prépositionnées
L’Afrique a besoin de sécurité et de stabilité. Les pays européens ne sont pas insensibles à cette volonté de recherche d’équilibre et de paix, à laquelle ils sont en mesure d’apporter un soutien. Parmi eux, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la France contribue au maintien de la paix dans le monde et au respect du droit international, notamment là où elle est sollicitée. En Afrique, en particulier, elle demeure un partenaire privilégié du développement économique et de la sécurité de nombre de pays francophones. C’est conformément à ce processus qu’ont été conclus, au fil du temps, avec les pays qui le souhaitaient, des accords de défense ou de coopération. Certains d’entre eux reposent sur la présence, permanente ou de circonstance, de forces armées françaises. Ce dispositif prépositionné, loin d’être figé, doit prendre en compte les évolutions à caractère politique, stratégique et économique comme les nouveaux besoins des États africains. Il convient en particulier d’intégrer les changements intervenus dans le caractère des opérations, décidées aujourd’hui pour la plupart au sein d’organisations internationales et exécutées par des forces multinationales, comme les nouvelles initiatives de soutien aux capacités africaines de maintien de la paix, encouragées par le secrétariat général de Nations unies et placées en étroite coopération avec l’Organisation de l’Unité africaine.
Pour répondre aux inquiétudes de certains pays africains face au désengagement annoncé par la France, le ministre de la Défense, M. Alain Richard, précisait en octobre 1997 : « Notre politique n’est pas celle d’un retrait de l’Afrique, mais bien celle d’un soutien aux initiatives politiques et militaires africaines ». Il soulignait par ailleurs : « Nos relations doivent mieux favoriser la coopération entre armées africaines voisines et laisser la place à la participation d’autres pays, en particulier européens, à la sécurité du continent ». Pour la France, militairement, la logique suivie est clairement celle d’un resserrement du dispositif avec, ce qui est essentiel, maintien des capacités opérationnelles actuelles. À terme, celui en Afrique comprendra un peu moins de 6 000 hommes contre 8 000 actuellement, répartis dans cinq sites, après le retrait de République centrafricaine (RCA).
Pour sa part, l’armée de l’air est représentée au sein de ce dispositif terre, mer et air par les trois composantes habituelles que sont : les avions de combat, qu’ils soient de chasse ou de transport, les plates-formes qui les accueillent, véritables points d’appui à vocation interarmées et, enfin, les moyens de soutien afférents, hommes et matériels, qui constituent le liant d’un ensemble cohérent et réactif. La répartition de ces moyens doit garantir une aide efficace aux pays africains, dont les forces participeront de manière plus active à la gestion des crises, une capacité d’action intrathéâtre rapide bien que limitée en volume, et la disponibilité de plaques tournantes permettant d’accueillir un dispositif important.
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