La perception de la nature criminelle de certaines activités financières et bancaires qui touchent à la légitimité et à la souveraineté des peuples conduit à un combat de nature politique entre les sociétés et des acteurs économiques qui veulent les réduire et les tenir par la dette. L’offensive financière engagée contre l’euro l’a été sans faiblesse, comme chaque fois que les intérêts vitaux des États-Unis et les intérêts privés des grands acteurs américains sont menacés. Nous sommes sidérés mais la souveraineté financière ne se monnaye pas.
Guerre financière et finance criminelle
Financial warfare and criminal finance
The perception of the criminal nature of certain financial and banking activities which affect the legitimacy and sovereignty of the populations concerned, is leading to a political fight between society in general and those players in the economy who would wish to control them and keep them in check through debt. The financial offensive launched against the euro has been conducted mercilessly, as is the case every time the vital interests of the United States and the private interests of the major American players are threatened. We may be shocked, but financial independence is worth more than mere money.
Sous les chefs d’abus de confiance, de prise illégale d’intérêt, de délit d’initié, de manipulation de cours, etc., l’accusation de faute intentionnelle, de fraude, voire de crimes, est de plus en plus souvent portée contre les banques et autres établissements financiers ; contre les plus grandes, et pas contre des marginaux, comme Madoff, ou des individus, comme Jérôme Kerviel.
Elle l’est dans des pays différents, loin d’être seulement des paradis fiscaux ou des lieux exotiques, à l’encontre d’établissements pour certains bien connus, de dimension mondiale, et pour des opérations extrêmement différentes, de prises de position spéculatives à la banque de détail. Elle l’est ouvertement et elle fait de plus en plus souvent l’objet de poursuites, d’enquêtes des institutions de surveillance et de régulation, de condamnations à des amendes et aussi des peines de prison. Elle accrédite la notion de « finance criminelle » désormais couramment utilisée. Et elle n’épargne plus désormais l’ensemble des activités du commerce de l’argent et des risques, même si les assureurs semblent, à ce jour et pour combien de temps, relativement à l’abri des accusations.
Le constat est sans appel. Moins sur les faits constatés que sur la lecture collective qui les juge. Les conséquences de l’affaire des subprimes sur la population américaine, les conséquences de conseils financiers ou d’opérations bancaires sur les pays ou les collectivités locales en Europe, les effets plus généraux de certaines activités financières sur les emplois, les patrimoines et les sociétés, ont changé la nature des interrogations adressées à la planète financière aussi bien qu’au monde bancaire. Les marchés comme les banques campaient sur la colline, au-dessus des sociétés humaines, les uns disaient le vrai prix des choses, les autres disaient le vrai prix du risque, les uns et les autres étaient au-dessus de la critique comme de l’opinion et il est impossible de mieux résumer leur posture qu’en citant le président de Goldman Sachs, M. Blankfein, déclarant : « Je fais le travail de Dieu ».
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