Comme le temps a passé vite depuis 20 ans. Depuis le mois de janvier 1992, que de changements stratégiques ! Le plus évident, c’est la disparition de l’Union soviétique et du système des blocs hérité de la Seconde Guerre mondiale. Mais la trace des empires, l’austro-hongrois, l’ottoman, le soviétique, le colonial, est restée vivace et continue d’entretenir une conflictualité latente, dans les Balkans, au Proche-Orient, en Asie centrale et au Sahara. Changements aussi avec la croissance démographique continue en Afrique et en Asie, avec la mondialisation économique et culturelle généralisée et la nouvelle exigence écologique de préservation des ressources et du climat qui pèse sur tous. Lire la suite

  p. 1-1

Chers amis et fidèles lecteurs, Lire la suite

  p. 5-7

La transformation de la guerre qui s’opère sous nos yeux n’en a évacué que la forme policée et désormais invalidée de l’affrontement entre États. Mais ce faisant, sa véritable nature de défi total qui engage toute la violence et la ruse dont est capable l’homme subsiste ailleurs dans ces activités déréglées que sont les conflits de basse intensité. La guerre a changé mais pas l’homme. Forte réflexion dans le droit fil du récent ouvrage de Martin Van Creveld La Transformation de la guerre que l’auteur résume fidèlement. Lire les premières lignes

  p. 9-13

Nous savons, depuis que l’Union soviétique nous a tant manqué, combien il est difficile de se passer d’ennemi. L’ennemi définit l’autre et moi-même. Diable ! Sans ennemi, qui suis-je ? Impossible de rester en l’état, il nous faut en inventer. Lire la suite

  p. 14-14

Défense 2012

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche expose brièvement son approche des questions de défense et de sécurité, souligne l’impératif de cohésion nationale et rappelle la place de l’armée dans l’identité du pays. Lire les premières lignes

  p. 17-18

Dans un large tour d’horizon, l’auteur, expert des dossiers Défense, expose les conceptions d’un observateur engagé et trace les lignes d’effort de la prochaine législature au premier rang desquelles figurent la question de la capacité militaire européenne et la stabilité de l’outil nucléaire français. Lire les premières lignes

  p. 19-22

L’analyse des dangers et des nouveaux enjeux de sécurité exige une combinaison soignée entre les moyens du droit, de la justice auxquels sont étroitement associées les forces armées qui, par ailleurs, conservent leurs missions particulières. Ni les controverses techniques ni les tensions financières ne sont susceptibles de remettre en cause la garantie nucléaire. Les débats présidentiels seront en fait facilités par l’apparition d’un cadre géopolitique dont les grandes lignes directrices sont clairement identifiables. Lire les premières lignes

  p. 23-27

Avec le regard extérieur, l’auteur balaye le champ de la défense et de la sécurité à la recherche d’une posture militaire réaliste, qu’il souhaite ainsi plus rustique et plus flexible pour faire face aux enjeux de sécurité du pays, à la crise de ses moyens et à la modestie du débat national sur ces questions. Lire les premières lignes

  p. 29-34

En quelques traits l’auteur, historien, dessine une réalité qui ne saurait exclure la guerre du champ de la réflexion stratégique française, d’autant que de nouvelles sources de conflits pointent. Il estime que le cadre de l’Otan est aujourd’hui pertinent même si c’est ailleurs, du côté de l’engagement océanique, de la posture nucléaire et de la souveraineté industrielle que l’essentiel se joue, si l’on veut échapper à l’impuissance. Lire les premières lignes

  p. 35-41

C’est la capacité d’adaptation aux circonstances, militaires, budgétaires, techniques, sociales qui est la marque du réalisme et de la pertinence en matière de défense. L’auteur en fait une approche précise, qu’il illustre par les questions d’armement nucléaire et de parc d’avions de combat. Lire les premières lignes

  p. 43-48

En brossant à grands traits la carte de visite stratégique en ce début d’année de transition stratégique, l’auteur, expert en la matière, s’attarde sur les forces nucléaires, les dépenses de défense et appelle à un débat citoyen sur notre posture de dissuasion et nos engagements extérieurs. Lire les premières lignes

  p. 49-52

L’indifférence et l’ignorance sont, selon l’auteur, les deux dangers majeurs que court la sécurité du pays. À quoi il ajoute qu’il est important de s’interroger sérieusement sur l’exponentielle technologique, son coût et sur le rôle décisif des forces armées pour la sauvegarde du territoire national. Il conclut en demandant un débat ouvert et sans tabous sur l’esprit de défense des Français et la posture nucléaire du pays. Lire les premières lignes

  p. 53-60

Alors que la crise pourrait suggérer de réduire le format sécuritaire en l’absence de menace militaire directe à moyen terme, l’auteur rappelle que c’est sur des budgets suffisants et nos voisins que doivent s’articuler nos responsabilités de défense qui passent d’abord par la cohésion nationale et européenne. Lire les premières lignes

  p. 61-64

Dans un contexte international difficile, notre système de défense sera encore sollicité et la priorité se trouve dans la connaissance de notre environnement, notamment au Sud. Une garde nationale départementale pourrait renforcer le territoire national. Lire les premières lignes

  p. 65-67

C’est un vieux film américain de 1936, Lloyd’s of London : on y fait la guerre contre Napoléon et les armateurs réclament à l’Amirauté des escortes pour leurs convois de navires marchands. Le héros, un des assureurs, s’y oppose : il faut laisser le temps à son ancien comparse de collège, un certain Horatio, de trouver la flotte française et de la couler. Nelson y perd la vie mais Trafalgar sécurise le commerce britannique tandis que la Royal Navy accède au triple « AAA » pour plus d’un siècle. Lire les premières lignes

  p. 68-68

Repères - Opinions - Débats

Esquisse d’une cohérence européenne élargie à la Fédération de Russie, comme vecteur d’une relance et d’un dépassement ambitieux de l’actuelle construction européenne. Lire les premières lignes

  p. 71-72

La relation stratégique franco-britannique n’est pas seulement le fruit d’une culture stratégique îlienne accordée à une culture terrienne ; elle résulte d’un héritage politique commun ancien comme d’une expérience de moments dramatiques vécus côte à côte. Le récent Traité de Lancaster ne déroge pas à la règle. Lire les premières lignes

  p. 73-80

La perception de la nature criminelle de certaines activités financières et bancaires qui touchent à la légitimité et à la souveraineté des peuples conduit à un combat de nature politique entre les sociétés et des acteurs économiques qui veulent les réduire et les tenir par la dette. L’offensive financière engagée contre l’euro l’a été sans faiblesse, comme chaque fois que les intérêts vitaux des États-Unis et les intérêts privés des grands acteurs américains sont menacés. Nous sommes sidérés mais la souveraineté financière ne se monnaye pas. Lire les premières lignes

  p. 81-87

C’est la conjonction des calendriers politiques et sociaux plus qu’un effet domino lié au « Printemps arabe » qui explique le réformisme maghrébin actuel. Les partis islamistes qui en sont les acteurs principaux cherchent à maintenir l’équilibre entre leurs mentors du Golfe et leurs partenaires occidentaux, américains et européens. Pragmatisme et opportunisme dictent les reclassements en cours. Lire les premières lignes

  p. 88-93

En tirant les leçons des chutes récentes de dictatures africaines et des interventions extérieures, l’auteur appelle à une nouvelle posture de sécurité africaine fondée sur une véritable vertu politique à base d’ordre public, d’éducation et de développement et sur un regroupement au niveau régional des moyens militaires collectifs. Lire les premières lignes

  p. 94-96

En partant des couleurs de l’arc-en-ciel qui la symbolise, l’auteur décrit les grands enjeux de l’Afrique du Sud aujourd’hui, entre autres, le laboratoire social, la puissance économique, la renaissance diplomatique, la recherche scientifique. C’est à un point de vue raisonnablement optimiste sur le défi sud-africain qu’il invite le lecteur. Lire les premières lignes

  p. 97-103

Dans cette première partie, l’auteur, un expert reconnu d’Asie centrale, esquisse les conditions dangereuses d’un départ forcé de la coalition en 2014 et offre une grille d’explication régionale à la posture militaire attentiste des États-Unis. Il continue de militer pour un repli rapide du dispositif sur l’Asie centrale. Lire les premières lignes

  p. 104-108

De même que la réflexion doit précéder l’action, les algorithmes déterminant le comportement individuel et collectif des robots doivent précéder et alimenter la conception des engins eux-mêmes. Cette troisième livraison porte sur les conséquences tactiques, psychologiques et éthiques de leur introduction dans le combat. Lire les premières lignes

  p. 109-115

Avec la suspension du service national, c’est toute une conception de l’esprit de défense qui disparaît ; un esprit de défense établi à grand prix dans l’inconscient français depuis des siècles ; un esprit de défense dont il faut présenter la nécessité à la jeunesse et pour cela rénover la pratique au contact des armées et avec le souci de la cohésion nationale. Tel est le message documenté de l’auteur. Lire les premières lignes

  p. 116-120

Revues - Rapports

Les vues exprimées dans cet article sont personnelles et n’engagent pas la Banque européenne pour la reconstruction et le développement où travaille l’auteur. Lire les premières lignes

  p. 123-126

Cette chronique présente les résultats d’un travail dirigé par le colonel Iñaky Garcia-Brotons dans le cadre du séminaire d’expertise spatiale organisé par le Centre d’études stratégiques aérospatiales (Cesa) sous l’égide du Commandement interarmées de l’Espace (CIE). Le point de départ de la réflexion a été l’examen des opérations menées ces dernières années par l’armée française, tant dans des théâtres extérieurs (Fias, Harmattan, Finul, Licorne, Atalante, Somalie, Niger…) que sur le territoire national (lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane). Cela permet ainsi de prendre la mesure de l’importance des capacités spatiales sur l’ensemble du cycle opérationnel. Les premiers retours d’expérience de l’opération Harmattan mettent en effet en relief la prééminence du spatial tant au niveau de la planification (utilisation de la cartographie satellitaire et des modèles numériques de terrain, renseignement optique et radar…) que de la préparation (renseignement opératif, météo, ciblage) et de la conduite des opérations (guidage GPS, systèmes de communication, datalinks…). Lire les premières lignes

  p. 126-128

Les images constituent de précieux relais dans la bataille de la communication qui est conduite par les États. Ce mode d’action porte le nom de stratégie d’influence, une opération qui agit de manière « indirecte, contournée, feutrée » (1) et vise à présenter une situation sous un jour favorable. Les analystes parlent aussi de soft power. Ce concept de conquête des esprits par la séduction se fonde sur le postulat que la méthode de la persuasion est souvent plus efficace que celle de la contrainte par la force, le hard power. Lorsqu’elle est exercée à grande échelle, cette politique habile d’envoûtement s’inscrit alors dans le cadre d’un smart power (pouvoir intelligent). La mise en scène de l’actualité est pratiquée pour fabriquer une réalité et transmettre un message fort, à l’aide d’images bien choisies qui éblouiront la conscience collective. Lire les premières lignes

  p. 128-130

La Revista española de Defensa du mois d’octobre 2011 propose deux articles dont les implications peuvent concerner la défense française. Le premier texte traite de la réforme du processus d’acquisition des armements, tandis que le second porte sur une réflexion autour de la formation initiale des officiers avec le projet d’Erasmus militaire. Lire les premières lignes

  p. 131-134

Le « vivre ensemble » est une composante essentielle pour la paix dans le monde et plus particulièrement pour la défense nationale. L’État français, en tant que gardien du pacte social, doit veiller à ce qu’un dialogue vive dans le respect de la république laïque. Le dialogue inter-culturel et inter-religieux, s’il peut paraître délicat, est nécessaire. Il renforce autant la citoyenneté que la fraternité. Au titre de leur implication dans la mission de l’Institut de développer l’esprit de défense, les auditeurs de l’IHEDN ne peuvent être indifférents à ce débat, surtout s’il est le lieu d’expressions stigmatisantes mettant en cause la cohésion nationale, ciment de ce même esprit de défense. Lire les premières lignes

  p. 134-137

Recensions

Alexis Jenni : L’art français de la guerre  ; Gallimard, 2011 ; 632 pages - Claude Le Borgne

Ce livre est un problème. Imprudent qui le lira, plongeant dans la complexité où l’auteur le place. Les chapitres, alternativement baptisés Commentaires et Romans, sont décalés dans le temps mais rédigés par un même narrateur. Dans les Commentaires, le narrateur écrit « en direct », dans les années 90 comprend-on ; dans les Romans, c’est en « flash-back » qu’il raconte, à partir des notes prises par le vrai héros, Victorien Salagnon, baroudeur de nos guerres qui sait se battre, non écrire. Lire la suite

  p. 139-140

Le titre de ce livre aurait bien pu être L’art français de la guerre, le vrai, l’authentique. En cette période de réécriture du Livre blanc sur la défense et la sécurité, ce travail arrive donc à point nommé. Il avait été présenté lors d’une séance de dédicace à l’amphithéâtre Louis à l’École militaire, en octobre dernier. Capitaine de vaisseau de la Marine suédoise, Lars Wedin, francophone et francophile, défend une idée : il existe bien une pensée stratégique française ! Lire la suite

  p. 140-141

Thierry de Montbrial et Philippe Moreau Defarges (dir.) : Ramsès 2012, Les États submergés ?  ; Dunod-Ifri, 2011 ; 335 pages - Claude Le Borgne

Le rapport annuel de l’Institut français des relations internationales est le trentième du genre. Bel anniversaire, dignement célébré ! Le plan de l’ouvrage est simple : trois parties thématiques, économie, sécurité, « submersion » des États ; cinq autres géographiques, Europe, monde arabe, Afrique, Asie, Amérique. Suivent des annexes précieuses, répondant à l’ambition pédagogique des auteurs. Lire la suite

  p. 141-143

Pascal Boniface et Hubert Védrine : Atlas de la France  ; Armand Colin et Fayard, 2011 ; 128 pages - Olivier Kempf

La France redevient un sujet intéressant. De multiples signes le montrent et tout d’abord cet Atlas de la France, qui vient de sortir. Signé de Pascal Boniface et Hubert Védrine, il poursuit une série à succès, au risque du procédé. Mais goûtons notre plaisir car il est grand et l'emporte sur les quelques petits défauts qu’on peut relever. Lire la suite

  p. 143-144

Revue Défense Nationale - Janvier 2012 - n° 746

The transformation in warfare that is going on before our very eyes has so far only managed to eliminate its now obsolete aspect of policing confrontation between states. Yet in doing so its true nature, that of all-out conflict involving every ruse and act of violence of which man is capable, persists in unregulated low-intensity conflict. Warfare has changed, but not man. This is a powerful essay, inspired by the recent republication in French of Martin Van Creveld’s 1991 work, The Transformation of War.

The author, minister for higher education and research, gives a brief expose of his approach to matters of defence and security, underlines the need for national cohesion and reminds us of the role played by the armed forces in the identity of the country.

In his broad overview the author, who is an expert on defence matters, offers some perceptions from the point of view of an informed observer, and outlines some of the directions that should be followed during the next governmental term, among the most important of which are the issues of European military capability and the stability of the French nuclear deterrent.

Any analysis of the dangers and new challenges to security must consider a combination of legal and judicial aspects, to which actions of the armed forces are closely linked, whilst conducting their highly specialised missions. Neither technical issues nor financial tension are likely to call into question the nuclear guarantee. Presidential debate will be fuelled by the recent emergence of a geopolitical framework whose major outline is clearly identifiable.

Looking outwards, the author passes a fine-toothed comb through the fields of defence and security in search of a realistic military posture. He wishes the latter to be more basic, and more flexible in order to face up to the security challenges of the country and the lack of resources and the paucity of national debate on these issues.

In a few lines the historian Ludovic Woets sketches out the reality that prohibits the exclusion of battlefield warfare from French strategic thinking, particularly given its presence in new sources of conflict. He considers that NATO’s structure remains pertinent today if we wish to avoid becoming powerless, even though its major policies still depend on an oceanic commitment, nuclear posture and industrial sovereignty.

Realism and pertinence in defence matters depends on a capability for adaptation to military, budgetary, technical and social circumstances. The author provides a sharp analysis of this capability, using nuclear armament and the combat aircraft fleet to illustrate his argument.

In giving his broad strategic overview at the beginning of this year of strategic transition, the author, an expert on these matters, concentrates on nuclear forces and defence expenditure, and calls for public debate on our deterrence posture and our overseas commitments.

The author claims that indifference and ignorance are the two major dangers that threaten the security of the country. To them he adds that it is important to ask serious questions about rapid technological change and its cost, and about the key role of the armed forces in safeguarding national territory. He concludes by asking for a free and open debate on what the French feel about defence and the nuclear posture of their country.

The current crisis might suggest that in the absence of any direct military threat in the medium term, our defence structure should be reduced. The author reminds us that our defence responsibilities depend on adequate budgets and relations with our neighbours, and above all on national and European cohesion.

In any difficult international context, our defence arrangements will again be called upon, and assignment of priorities will be a function of our knowledge of the environment, particularly to our south. A Departmental National Guard could be used to strengthen defence of national territory.

Opinions and Viewpoints

The author presents an outline of a Europe expanded to include the Russian Federation, as a new way forward to go well beyond current ambitions for European construction.

The Franco-British strategic relationship is not only the fruit of an island culture linked to a continental culture, but also of an ancient common political heritage and of dramatic historical moments experienced side by side. The recent Lancaster House Treaty is no exception to this rule.

The perception of the criminal nature of certain financial and banking activities which affect the legitimacy and sovereignty of the populations concerned, is leading to a political fight between society in general and those players in the economy who would wish to control them and keep them in check through debt. The financial offensive launched against the euro has been conducted mercilessly, as is the case every time the vital interests of the United States and the private interests of the major American players are threatened. We may be shocked, but financial independence is worth more than mere money.

Drawing lessons from recent collapses of African dictatorships and external interventions, the author calls for a new African security posture founded upon statesmanship, public order, education and development, and on regional grouping of collective military assets.

Drawing lessons from recent collapses of African dictatorships and external interventions, the author calls for a new African security posture founded upon statesmanship, public order, education and development, and on regional grouping of collective military assets.

Starting from the rainbow of colours that symbolises the country, the author describes the major challenges facing South Africa today, among which are an evolving social structure, economic power, diplomatic renaissance and scientific research. He leaves the reader with a reasonably optimistic view of the South African future.

The author, a recognised expert on Central Asia, outlines in this first part the dangerous conditions surrounding the coalition’s enforced departure in 2014, and gives some regional explanations for the United States’ delaying posture. He continues to call for a rapid withdrawal of our forces in Central Asia.

In the same way that thought must precede action, algorithms that determine the individual and collective behaviour of robots must necessarily be devised before, and feed the design of, the machines themselves. The first part in this series postulated that the development of combat robots should be preceded by operational research; the second offered some thoughts on the likely characteristics of first-generation robots. This final part focuses on the tactical, psychological and ethical consequences of their introduction to combat.

With the end of national service, an entire concept of armed forces spirit disappeared. This spirit had been fostered in the French unconscious at an enormous price and over many centuries. We have to persuade today’s youth of the necessity of this spirit, and to do so we need to renew the practice of contact with the forces with en eye on national cohesion. The author’s essay is persuasive.

Book reviews

Alexis Jenni : L’art français de la guerre  ; Gallimard, 2011 ; 632 pages - Claude Le Borgne

Thierry de Montbrial et Philippe Moreau Defarges (dir.) : Ramsès 2012, Les États submergés ?  ; Dunod-Ifri, 2011 ; 335 pages - Claude Le Borgne

Pascal Boniface et Hubert Védrine : Atlas de la France  ; Armand Colin et Fayard, 2011 ; 128 pages - Olivier Kempf

Revue Défense Nationale - Janvier 2012 - n° 746

Comme le temps a passé vite depuis 20 ans. Depuis le mois de janvier 1992, que de changements stratégiques ! Le plus évident, c’est la disparition de l’Union soviétique et du système des blocs hérité de la Seconde Guerre mondiale. Mais la trace des empires, l’austro-hongrois, l’ottoman, le soviétique, le colonial, est restée vivace et continue d’entretenir une conflictualité latente, dans les Balkans, au Proche-Orient, en Asie centrale et au Sahara. Changements aussi avec la croissance démographique continue en Afrique et en Asie, avec la mondialisation économique et culturelle généralisée et la nouvelle exigence écologique de préservation des ressources et du climat qui pèse sur tous.

Comme le temps s’est encore accéléré en 2011. Nous avons été servis en orages et en accidents violents qui ont affecté nos équilibres stratégiques. Dès le 14 janvier, les trois coups d’un « Printemps arabe » qui mobilise notre capacité militaire d’intervention aéromaritime et aéroterrestre en Libye. Puis le tsunami qui submerge les réacteurs de Fukushima le 11 mars et gèle l’avenir électronucléaire de la planète. La crise endémique des dettes souveraines de la zone euro et pour finir, le 10 décembre, l’absorption de l’Union européenne par l’Eurozone, 20 ans après le Traité de Maastricht. L’année 2011 aura été une année de forte transition, plus encore que l’année 2001 et son 11 septembre, qui ouvrait dix ans de combats contre le terrorisme dont l’épicentre fut l’Irak et la mise à l’épreuve, l’Afghanistan.

L’année 2012 est déjà là avec son changement programmé de législature. De façon plus nette qu’en 2007, cette échéance exige un projet stratégique nouveau et, du fait de la crise, porte la vive crainte d’une disette budgétaire accrue. Quelles seront les priorités du Président élu en matière de défense et de sécurité ? Les marges qu’autoriseront la représentation nationale renouvelée et la rigueur budgétaire européenne ? Que feront nos forces après le désengagement périlleux d’Afghanistan qui va débuter ?

Comme le temps va être mouvementé dans les 20 ans qui viennent. Là-bas, l’année 2032 paraît bien lointaine. On sait qu’il y aura alors un milliard d’hommes en plus sur cette planète, que France et Allemagne auront à peu près la même population. Pour le reste, tout est ouvert, le pire comme le meilleur. Une refondation européenne autour d’une logique carolingienne, un partenariat avec une communauté eurasienne stabilisée, une communauté de destin méditerranéenne, une intégration maghrébine réussie. Des armements nucléaires résiduels, des partenariats globaux pour sécuriser les espaces aériens, océaniques, spatiaux et cybernétiques et leurs flux vitaux ; quelques vastes organisations régionales de sécurité… Tout est possible, y compris le retour d’une compétition conflictuelle, voire le chaos généralisé qu’annoncent certains pour expliquer leurs obsessions stratégiques et entretenir ces peurs exigeantes en technologies, dévoreuses de crédits et si mauvaises conseillères.

En 2012, sang-froid, résolution et perspicacité seront de mise pour mettre la France à l’abri des dangers d’un monde en pleine transition stratégique et pour bâtir son avenir. ♦

Jean Dufourcq

Revue Défense Nationale - Janvier 2012 - n° 746

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